Plus rien ne semble arrêter le petit pays européen. L’été dernier, l’équipe de football gagnait sa première Coupe de l’Euro ; cette année c’est au tour de Salvador Sobral et de sa poétique chanson « Amar pelos dois » de remporter le festival de la chanson le plus fou du monde (car la présence de l’Australie dans la compétition nous fait comprendre qu’il n’y a pas deux festivals comme celui-ci !).
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Comme tous les ans, l’Eurovision, créé en 1955 en pleine construction européenne pour réunir les peuples d’Europe dans un concours commun, est le prétexte parfait pour se chamailler entre amis de différentes nationalités européennes, pour critiquer les tenues vestimentaires des participants, les chansons et les présentateurs ou encore pour crier au complot lorsque les votes ne sont pas satisfaisants.
Cette année, à mon humble avis (car, oui, je pense pouvoir me permettre de parler après tant d’années passées devant la télé à regarder le concours de l’Eurovision), rien ne sortait de l’ordinaire au niveau des musiques. Ceci dit, il n’a pas été question d’un mauvais festival, au contraire. Pour une fois, le fait d’avoir des chansons assez sobres permettait au téléspectateur de bien analyser toutes les musiques et de faire de bons choix lors des votes…oui, d’accord, ce n’était sûrement pas toujours le cas, mais c’est toujours bon de rêver !
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Parmi les performances les plus folles cette année, on peut compter sans doute sur la Moldavie, qui a présenté une nouvelle fois les Sunstroke Project, qui sont déjà dans la mémoire des fans du festival grâce à celui qu’on a renommé le « Epic Sax Guy » qui nous a, cette année aussi, marqué par sa façon unique de jouer du saxophone. On ne peut pas non plus oublier la Croatie et son chanteur bipolaire, mi-chanteur pop et mi-chanteur d’opéra, qui m’a laissée perplexe ; l’italien Francesco Gabbani et son singe dansant (la scimmia nuda balla!), grand favori de la veille et gagnant du Prix de la presse ; et enfin le gagnant moral (ou du moins, mon gagnant moral) de l’Eurovision 2017 : la Roumanie avec son tube « Yodel it! ». Et, oui, je dis tube car, même si l’on se demande ce qui est en train de se passer au moment où la chanteuse commence son yodel, si les téléspectateurs ont bien entendu ou s’ils sont entrés dans la Twilight zone sans le savoir, alors ils pourront bien avouer que cette musique restait vraiment dans la tête !
Le grand gagnant est donc le Portugal, qui revient dans la compétition après une année de césure car les coûts pour envoyer un chanteur étaient bien trop élevés pour la télévision d’Etat d’un pays en crise, mais, compte tenu du résultat, force est de constater qu’ils ont pris la meilleure décision. Avec sa douceur, Salvador Sobral raconte une histoire mélancolique dans sa langue, qui a réussi à toucher tout le monde même si personne ne comprenait ce qui était dit (certes, il y a les sous-titres, mais vous voyez ce que je veux dire) car c’est bien cela la beauté de ce festival : cette volonté de faire découvrir à tous son propre pays par le biais d’un langage que tout le monde comprend, celui de la musique.
Sobral gagne donc la compétition avec 758 points – un vrai record (ou peut être un miracle de Fatima, dont le centenaire a été célébré le 13 mai en la présence du pape). Lorsqu’il a été interviewé après sa victoire, le chanteur a eu une légère critique pour la musique « fast food », espérant que cette victoire serait une ouverture pour ramener la musique aux émotions. Même si je partage ce sentiment – et je ne sais pas s’il critiquait les musiques du festival – l’Eurovision reste magique pour cette ambiance un peu folle qui tous les ans nous donne envie de regarder le concours.
A l’année prochaine donc, avec les nouvelles aventures de l’Eurovision !
Natacha DA ROCHA