Les habitants de l’île de Milos et leur maire ont commencé une campagne afin d’obtenir le retour de la sculpture chez elle. Le buste de 2,02 mètres célèbre la déesse de l’Amour Aphrodite (ou Vénus dans la mythologie romaine) et a la particularité d’avoir les deux bras coupés. Propriété du musée du Louvre depuis près de deux siècles, les Grecs souhaiteraient la voir revenir sur le sol qui l’a vue naître. Explications.
Une découverte vieille de 200 ans
Le 8 avril 1820, un paysan de l’île de Milos dans les Cyclades, met par hasard au jour une statue de femme dont les bras sont manquants. Olivier Voutier, un élève officier de la marine française se trouve sur les lieux au moment de la découverte. Passionné par l’archéologie, discipline récente à l’époque, il incite le paysan à creuser davantage. Lorsqu’il est complètement sorti de terre, le buste n’a déjà plus ses bras.
Voutier l’achète pour le compte de du marquis de Rivière, alors ambassadeur de France à Istanbul. Ce dernier l’offrira au roi Louis XVIII à son retour à Paris, qui en fera lui-même don au musée du Louvre aussitôt après avoir reçu le cadeau. C’est de cette façon que le joyau d’art grec est entré dans le patrimoine national français.
Les nombreux mystères qui entourent la Vénus de Milo –notamment au sujet de la perte de ses bras- participeront à la rendre célèbre. Très vite dans la capitale, les gens se ruent au Louvre pour voir cette impressionnante statue. Les experts de l’époque estiment qu’elle a été sculptée à la fin de la période hellénistique (vers 130-100 avant JC) et qu’elle est constituée de blocs en marbre de Paris. Ses bras, ses jambes, son buste et sa tête ont été sculptés séparément avant d’être assemblés selon une technique très courante à l’époque. Ses courbes sensuelles, ses jambes drapées jusqu’aux hanches ont fait dire qu’elle représentait Aphrodite, déesse de l’Amour dans la mythologie grecque.
La statue grecque est la deuxième star du Louvre, derrière la Joconde de De Vinci. Elle est considérée comme un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture du monde.
Il n’y a pas vraiment de règle sur le sujet, surtout quand les biens ont été acquis légalement.
Contentieux franco-grec
A l’heure actuelle, au musée archéologique de Milos, les visiteurs peuvent admirer une copie du buste qui a pourtant été découvert là-bas. Un comble pour Gerasimos Damoulakis, maire de la petite île cycladique qui a entamé une campagne de restitution. Fervent soutien de cette campagne, le député local, Zampeta Tourlou a même affirmé sur Euronews qu’Aphrodite « était une immigrée et qu’il était temps pour elle de rentrer à la maison ». Pour les Grecs, cette première procédure est « le début d’une tentative pour accomplir ce que nous devons à nos ancêtres et à nos enfants », comme le soulignait Gerosimos Damoulakis.
Le Louvre, qui a acquis la Vénus de Milo de façon légale n’envisage cependant pas de laisser partir la sculpture grecque. Le musée français a d’ailleurs fait savoir que, selon le droit international, dès qu’une œuvre se trouve dans les collections muséales depuis plus d’un siècle, elle est inaliénable. Ce serait donc le cas d’Aphrodite, qui ne devrait pas quitter Paris avant un moment alors que les Grecs espèrent son retour d’ici 2020.
L’épineuse question de la restitution des œuvres d’art
Il n’y a pas vraiment de règle sur le sujet, surtout quand les biens ont été acquis légalement. On trouve dans la jurisprudence plusieurs exemples contradictoires : en effet, si Jacques Chirac avait dû rendre une statuette malienne, les demandes des Italiens pour récupérer la Joconde sont restées vaines.
La restitution des œuvres d’art à leur pays d’origine est un débat récurrent qui oppose la plupart du temps l’Europe à l’Afrique ou l’Asie. Si tout le monde s’accorde à dire que des objets sortis illégalement de leur pays doivent y retourner, il est beaucoup plus difficile d’obliger un musée à rendre ce qu’il avait acheté des années auparavant. Les musées européens ont également peur que ces restitutions deviennent monnaie courante, et que leurs murs et leurs présentoirs soient vidés de leurs objets. Pourtant, comme l’explique de nombreux défenseurs des restitutions de patrimoine, l’Europe n’a pas volé ce qu’elle expose dans ses musées : la plupart ont été acheté légalement à des antiquaires ou des marchands d’art. Difficile alors de savoir quoi faire et quand rendre.
Les restitutions se font sur la base de conventions internationales, comme celle de l’UNESCO de 1970, qui n’est pas rétroactive. De plus, elles ne concernent pas directement les musées, qui ne sont que des gardiens du patrimoine public. Et même lorsque l’Etat décide de rendre une œuvre, il doit également obtenir l’aval du Parlement. Toutes ces procédures prennent du temps et aboutissent finalement assez peu.
Il est donc tout à fait probable que la Vénus de Milo comme de nombreuses autres œuvres d’art puissent encore être admirées depuis les musées où elles sont exposées.
Une émission de France culture sur le sujet disponible ici
Chloé LOURENÇO
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