Valérian, de Luc Besson, était sans doute l’un des films les plus attendus de cet été, ceci aussi grâce à son casting avec des têtes d’affiche comme Dane DeHaan (The amazing Spider-man, Chronicle) dans le rôle de Valérian, l’ex-mannequin Cara Delevingne (La face cachée de Margo, Suicide Squad) pour le rôle de Laureline ou encore la chanteuse Rihanna dans la peau de l’alien Bubble.
Le film dont le titre entier est Valérian et la cité des mille planètes retrace les aventures de Valérian et Laureline qui essayent de sauver les habitants d’une planète précédemment détruite. Ils nous mènent ainsi dans un voyage entre différentes espèces aliènes, planètes paradisiaques et un souk à double dimensions.
Si le film a bien été reçu en France, cela n’a pas été le cas aux Etats Unis où il a eu du mal à faire face au colossal Dunkerque de Christopher Nolan.
Succès au box-office Français, flop aux Etats-Unis
Le long-métrage le plus cher de l’histoire du cinéma français (environ 180 millions de dollars ont été utilisés pour sa production) a obtenu de très bons résultats dans le pays natal de son réalisateur. En effet dès la première semaine, le film a réuni 1.640.681 entrées, ce qui représentait l’une des trois meilleures performances pour une sortie en 2017, juste derrière deux autres grands et très attendus films comme Moi, moche et méchant (1,92 millions) et Fast & Furious 8 (1,86 million). Aujourd’hui, en France, le film compte plus de 3,4 millions d’entrées et est encore disponible dans certaines salles.
Ce résultat inattendu –car le réalisateur visait à toucher plutôt le public américain-contraste cependant avec la faible réception au box-office américain.
Son premier week-end dans les salles américaines avait été mitigé avec « seulement » 14,6 millions d’euros de recettes, loin derrière Dunkerque et ses 50,5 millions d’entrées pour son premier week-end. La deuxième semaine de sortie a été encore plus mauvaise pour le film français qui a réalisé seulement 6,4 millions d’entrées (pour un total de 30,2 millions pour les deux premières semaines dans les salles, loin derrière les chiffres du premier week-end de Dunkerque).
Le film termine sa course aux Etats-Unis avec un mince score de 39 millions de dollars de recettes totales (c’est trois fois moins que le dernier film de Besson Lucy).
Le magasine d’actualité cinématographique et télévision américain Variety a décrit la situation de Valérian au box office américain comme « l’un des plus grands flops de l’année ». Ce mauvais score met effectivement un doute sur la suite des aventures des deux voyageurs spatio-temporels, même si le réalisateur ne semble pas plus inquiet que cela et affirmait lors d’une interview fin juillet : « Si ça fait un flop, quand je retournerai voir les investisseurs, ils me diront stop. Je croise les doigts car j’ai déjà écrit la suite ! Il faut rester humble avec les réussites ou les échecs, car on n’en sait jamais rien avant ». Seuls les résultats en Chine pour l’instant semblent relancer la possibilité d’une suite.
Le succès inattendu en Chine
Le marché cinématographique compte de plus en plus sur les entrées chinoises, à cause à son importante démographie.
Il était donc très important pour le futur du film de Luc Besson de réussir dans le pays et c’est ce qu’il c’est passé, grâce à un très bon score lors de ses premiers jours dans les salles chinoises. Le long-métrage a récolté 51 millions de dollars pour sa première semaine, ce résultat a cependant chuté de 80% dès sa deuxième semaine dans les salles du pays.
Cette chute n’est toutefois pas vraiment inquiétante, ni pour le réalisateur, ni pour les producteurs, du film car Valérian dépasse largement les 44 millions de dollars obtenus par Lucy lors de sa sortie dans les salles chinoises.
Le film termine sa course en Chine avec environ 69 millions de dollars de recettes surpassant ainsi la comédie musicale triomphante aux Oscars La La Land, créant ainsi un vrai exploit. Mais la Chine n’est pas le seul pays qui voit triompher le film français. Celui-ci obtient aussi de bon résultats en Allemagne et en Russie, et s’apprête à terminer sa course dans les salles japonaises et italiennes.
Une suite envisageable?
La suite d’un film est souvent due aux résultats que celui-ci obtient au box offices mondiaux (même si, la plupart du temps, on ne tient compte que des résultats obtenus aux Etats-unis et en Europe). Si les recettes d’un film dépassent largement le coût pour la réalisation il est fort probable que celui-ci obtienne le feu vert pour une éventuelle suite (on ne parle bien sûr que des long-métrages qui prévoient une suite pour les personnages du film).
Le cas de Valérian est complexe car le film s’est bien vendu en amont (pour la distribution), chose qui a permis de rembourser les coûts de la super-production mise en place par Luc Besson. On s’attendait donc à des résultats plus importants surtout sur le marché américain, la cible visée par le réalisateur français, qui a cependant dû, par la suite, faire un pas en arrière et espérer un bon accueil aussi dans les autres salles du monde entier (Il est juste aussi d’indiquer qu’une suite d’un film peut aussi dépendre des résultats obtenus lors des premières semaines de mise en vente des DVD et produits dérivants de celui-ci).
Les bons résultats obtenus lors de ses dernières sorties en Europe et surtout en Chine permettaient donc de souffler et de pouvoir espérer en une suite du film.
Il est donc pour l’instant impossible de dire si Valérian est assuré d’avoir une suite, car il y a beaucoup de choses à prendre en compte par les producteurs. Les fans des deux voyageurs spatio-temporel n’ont que à croiser les doigts et prier pour que les réalisateurs continuent à croire en ce projet.
L’avis de VDE
Ce film est très réussi du point de vue des effets spéciaux et du scénario. Les 180 millions d’euros, qui font de celui-ci film français le plus cher de tous les temps, ont très bien été utilisés, faisant de cette production un projet au niveau des plus grands blockbusters américains.
Cependant le flop au box-office américain doit être révélateur de plusieurs choses qui n’ont pas marché. Tout d’abord, le film, et surtout l’origine de ses personnages, n’est jamais expliqué. Ceux-ci sont présentés au public sans que celui-ci ne les connaissent vraiment et il est donc difficile de s’y attacher dès le début. De plus, dès les premières minutes du long métrage on essaye de nous forcer à aimer cette histoire d’amour entre Valérian et Laureline. On voudrait bien les connaitre un peu mieux avant de dire qu’ils sont fait l’un pour l’autre!
Pour conclure le film reprend les histoires de la bande dessinée française Valérian et Laureline or si celle-ci est assez connue en France, on ne peut pas dire la même chose aux Etats-Unis. C’est aussi pour cette raison qu’une histoire sur les origines de ses deux protagonistes aurait été plus intéressante.
Même si on aurait aimé que ce blockbuster français cartonne et soit bien reçu, il faut rester corrects. Valérian et la cité des mille planètes est un film très beau visuellement mais la façon dont l’histoire est présentée ne nous permet pas d’affirmer que c’est un immanquable.
Natacha DA ROCHA