Le pays avait déjà sous-entendu son désaccord à ce sujet il y a quelques mois, mais  l’annonce est cette fois-ci plus officielle. Début septembre, le président polonais Andrzej Duda a fait part de sa mise en garde envers l’Union européenne concernant l’éventuelle formation d’une « Europe à plusieurs vitesses ».

Le réveil de la Pologne

  Après avoir été sévèrement réprimandée par l’Union européenne durant tout l’été, la Pologne affirme désormais clairement sa volonté de maintenir l’Europe unie et rejette son éventuelle exclusion de certains débats européens, à savoir la fameuse « Europe à plusieurs vitesses » proposée par Bruxelles et soutenue par plusieurs chefs d’Etat européens depuis quelques mois. Ce scénario envisagé pour l’avenir de l’Union européenne prévoit en effet une recomposition de l’Europe en fonction de l’investissement des Etats membres dans ses politiques : ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’intégration européenne, ceux qui veulent maintenir une zone euro forte, etc.

  Selon le président conservateur Andrzej Duda, la mise en place d’une Europe à plusieurs vitesses donnerait lieu à de « nouveaux Brexits », soit à une décomposition de l’Union européenne. « Si l’Europe  se met à se diviser formellement en des unions à plusieurs vitesses, (avec) des pays à plus grande capacité de développement, de décision, qui pourront formellement décider du sort des autres, elle perdra en attrait. […] Cela vaut la paine de faire partie de l’Union européenne.« , a-t-il ajouté. L’annonce peut paraître surprenante compte tenu des mesures qui ont été prises par la Pologne l’été dernier et qui portaient atteinte au principe de l’Etat de droit – que l’UE met un point d’honneur à faire respecter.

  Alors la Pologne essaye-t-elle de se racheter après ses récentes dérives ? Une chose est sûre : les rappels à l’ordre et sanctions de Bruxelles semblent avoir porté leurs fruits.

Virginie CARDOSO