Nombreux sont ceux qui savent que la guillotine a fait son apparition lors de la Révolution française de 1789, mais qui connaît la dimension franco-allemande de cette machine du bourreau ? Imaginée par le médecin et homme politique français Joseph Ignace Guillotin, la guillotine a été inventée à l’origine pour devenir une « garantie d’égalité » et le seul supplice en matière d’exécution, car la forme de la peine capitale changeait selon le rang social du condamné.

  Bien que la guillotine ait été mise au point par le chirurgien et Secrétaire de l’Académie royale de chirurgie Antoine Louis, c’est bien à un artisan allemand basé à Paris, Tobias Schmidt, que la réalisation de l’appareil a été confiée et à qui l’on doit la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. L’efficacité de l’engin faisant succès, la guillotine est ensuite devenue le mode d’exécution favori de la Révolution française.

  La popularité de la guillotine a cependant eu du mal à dépasser les frontières françaises, bien qu’elle soit passée en Suède ainsi qu’en Suisse. Le seul autre pays européen à avoir réellement utilisé ce mode de peine capitale a été l’Allemagne, et ce, dès le XIXème siècle. L’appareil a ensuite surtout servi sous le régime nazi : rien qu’en 1943, on comptait pas moins de 1180 guillotinés dans le pays. Parmi eux se trouvaient notamment Hans et Sophie Scholl, tous deux résistants ayant appartenu au réseau pacifiste et antifasciste La Rose blanche.

  Si la RFA et la RDA ont ensuite aboli la peine capitale respectivement en 1949 et 1968, la France a quant à elle utilisé sa guillotine jusqu’en 1977. Mais les deux plus célèbres bourreaux restent incontestablement Joseph Ignace Guillotin et Tobias Schmidt…

Virginie CARDOSO