Récemment, la ministre arménienne de la diaspora, Mme Heranouche Habokyan, a annoncé qu’elle travaillait sur des mesures dont le but serait d’inciter les Arméniens de l’étranger à revenir au pays. La proposition a déjà reçu l’approbation du président Serge Sarkissian, qui y voit l’opportunité de résoudre les problèmes démographiques de la République d’Arménie.
Le phénomène de la diaspora arménienne est loin d’être nouveau, toutefois il continue à prendre de l’ampleur d’année en année, notamment sous le mandat de l’actuel président de l’Arménie, Serge Sarkissian. Les raisons de ces départs seraient principalement de nature économique, ce qui ne saurait rassurer les hommes et femmes politiques de l’opposition, qui y voient clairement l’échec des politiques économiques entreprises par M. Sarkissian et son gouvernement.
Face à une telle émigration de masse, Heranouche Hebakyan, qui dirige le ministère de la Diaspora de la République d’Arménie, a pris une initiative plus ou moins radicale : celle d’appeler les Arméniens de l’étranger à retourner dans leur patrie. « Nous devons être en mesure de présenter les opportunités de l’Arménie : ce que nous pouvons leur offrir, quel genre de spécialistes nous devons inviter. […] Nous devons penser à leur verser des salaires appropriés et à créer d’autres conditions susceptibles de les attirer. Je ne pense pas que le seul patriotisme puisse entraîner le rapatriement.« , a-t-elle expliqué.
Outre la nécessité de prouver aux expatriés le fait que l’Arménie peut être un pays économiquement intéressant pour eux, le gouvernement arménien voit un double avantage à ce rapatriement. En effet, le pays compte à ce jour à peine 3 millions d’habitants, alors qu’on estime à près de 9 millions le nombre d’Arméniens résidant à l’étranger – principalement aux Etats-Unis, en Europe ou au Moyen-Orient. Erevant perçoit donc ce rapatriment d’un bon oeil puisqu’il lui permettrait de résoudre les problèmes démographiques du pays.
Plusieurs défis attendent donc l’Arménie dans les années qui viennent. Le lancement des mesures de la ministre de la Diaspora est prévu pour 2018.
Virginie CARDOSO