Quand le Louvre se délocalise

Le Louvre, LE musée parisien par excellence. Celui par qui, souvent, on débute sont initiation à l’art. Celui pour qui on est prêt à faire une heure de queue, coincé entre des hordes de touristes assoiffés de culture classique. Le Louvre, bien que 100% français, vient pourtant de se délocaliser aux pays des milles et une nuits. 

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Exportation d’une marque qui fait recette

Après 10 ans de travaux et une inauguration en grande pompe en présence d’Emmanuel Macron, « le premier musée universel du monde arabe » signé Jean Nouvel, a enfin ouvert ses portes, le 11 novembre dernier. Dès les premiers jours, on attend déjà pas moins de 5000 visiteurs, curieux ou passionnés, avides de découvrir les fabuleux trésors de ce célèbre musée.

Premier musée à porter le nom du Louvre hors de France, le Louvre Abu Dhabi présente près de 6000 pièces, dans une structure moderne et lumineuse. Qualifié par le président de la République de « premier musée universel du monde arabe« , il est situé sur l’île de Saadiyat, un centre touristique et culturel en plein développement, aux portes d’Abu Dhabi, la capitale des Emirats Arabes Unis.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à peine quelques jours après son ouverture au public, ce nouvel ambassadeur de la culture attire déjà comme son homologue parisien. On se presse, parfois depuis l’autre bout du pays pour venir voir ses collections magnifiques. Certains n’ont même pas hésité à traverser le désert -deux heures de routes dans le sable et sous la chaleur, tout de même- pour être parmi les premiers à fouler le sol flambant neuf du Louvre Abu Dhabi.

Le musée, recouvert d’un dôme de 180 mètres de diamètre, composé de 7850 étoiles en métal à travers lesquelles les rayons du soleil créent ce que son concepteur, Jean Nouvel, appelle « une pluie de lumière », inspirée des souks et palmeraies. Une merveille digne d’un conte des Mille et une nuits.

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Genèse du projet

Le Louvre Abu Dhabi est le fruit d’un accord intergouvernemental signé en 2007 entre la France et les Emirats Arabes Unis. D’une durée de 30 ans, cet accord reviendra en tout et pour tout à un milliard d’euros, incluant la marque « Le Louvre » et l’organisation d’expositions temporaires. En revanche, ce total ne prend pas en compte le coût réel de construction, que personne ne veut révéler.

Dans son discours inaugural, Emmanuel Macron a décrit ce musée comme « le point d’équilibre entre les continents européens, africains et asiatiques« . Il a d’ailleurs rappelé que ses oeuvres démontraient  que « nos religions, nos civilisations sont liées« .

En 2013, le Louvre avait déjà exporté sa célèbre marque à Lens, et avait ouvert la première succursale du musée à la pyramide. Cette expérience s’était révélée  payante, puisque des centaines d’emplois dans le secteur du tourisme avaient été créés pour accueillir correctement les centaines de milliers de touristes, venus des quatre coins de la région. Cette décentralisation de la culture, outre la relance d’une ville et d’une région sinistrée, a pour but de démocratiser la culture, d’en faciliter l’accès. A Abu Dhabi, la volonté de rassembler et d’ouvrir les portes de la culture est également présente. Il faut toutefois ajouter que pour Emmanuel Macron, cette nouvelle succursale doit aussi remplir le rôle de pont entre deux religions qui se regardent, s’observent et, souvent se déchirent.

Si Lens a depuis largement transformé l’essai, gageons que cela fonctionne aussi pour Abu Dhabi.

Chloé LOURENÇO

 

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