Élisabeth Guigou est une femme politique française affiliée au Parti Socialiste (PS). Son engagement politique remonte aux années 1960, mais il se concrétise réellement la décennie suivante lorsque Elisabeth Guigou adhère au Parti Socialiste Unifié (PSU) dirigé entre autres par Michel Rocard. Elle entre ensuite au Parti Socialiste (PS) en 1973.
Énarque de formation (elle faisait partie de la promotion « Simone Veil » de 1972 à 1974), elle commence son parcours franco-européen en intégrant en 1982 le cabinet de Jacques Delors, alors ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, puis celui de François Mitterrand à l’Élysée où elle est chargée des questions économiques et financières internationales. A la fin des années 1980, elle enchaîne les hautes responsabilités à dimension européenne en devenant Secrétaire générale du comité interministériel pour les questions économiques européennes, puis responsable de la coordination de la politique de la France à l’égard des pays de l’Est. C’est à cette époque que Elisabeth Guigou se spécialise dans le domaine des affaires européennes.
L’engagement pro-européen d’Elisabeth Guigou prend réellement forme entre 1990 et 1993 lorsqu’elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes. La période choisie pour ce poste est tout sauf anodine puisqu’elle correspond au moment de l’élaboration et de la ratification du Traité de Maastricht, qui institue l’Union européenne et prévoit la monnaie unique, à savoir l’euro. Le rôle d’Elisabeth Guigou lors de cette période historique consistait notamment en la rédaction, la négociation et la mise en place du célèbre traité. Ces nouvelles responsabilités la poussent à se rapprocher des citoyens français en réaffirmant son engagement politique pro-européen, qu’elle démontre en sillonnant la France pour la campagne pour le référendum de ratification du Traité de Maastricht en 1992.
Deux ans plus tard, elle continue sur sa lancée et commence sa propre campagne en vue des élections européennes. L’Europe lui porte finalement chance : elle est élue au Parlement européen puis devient Présidente de la délégation socialiste française au sein de l’institution. Elle acquiert ensuite la haute responsabilité de représentante du Parlement européen Conférence intergouvernementale pour la négociation du Traité d’Amsterdam, signé en 1997.
A la fin des années 1990, Elisabeth Guigou ne perd pas de vue les affaires européennes mais se consacre plus spécifiquement à la politique française, par exemple en intégrant le Secrétariat national du Parti Socialiste où elle se charge des questions sociales sous le Secrétaire Lionel Jospin, et en devenant députée. Elle maintient son intérêt pour les thématiques européennes en fondant en 1994 l’association Europartenaires, qu’elle co-présidera quelques années plus tard avec l’historien et Secrétaire d’Etat Jean-Noël Jeanneney. Sous le gouvernement de Lionel Jospin, elle enchaîne les postes de Garde des Sceaux et de ministre de l’Emploi et de la Solidarité. A l’époque, elle est la première femme nommée à la tête d’un ministère régalien, à la savoir le ministère de la Justice.
Les années suivant ses fonctions ministérielles sont marquées par son investissement politique en tant que députée de la Seine-Saint-Denis, position qu’elle occupe de 2002 jusqu’à 2017. De juin 2012 jusqu’au mois de juin dernier, Elisabeth Guigou présidait la Commission Affaires étrangères à l’Assemblée nationale – rôle pour la première fois détenu par une femme dans l’histoire de la Vème République. Désormais, elle se consacre aux activités de sa fondation Anna Lindh, spécialisée dans le soutien des politiques euro-méditerranéennes.
Virginie CARDOSO