Elections européennes : retour à la liste nationale

En ce début d’année, le gouvernement a confirmé le retour à une liste nationale pour les prochaines élections européennes, en mai 2019. Jusqu’à présent, la France était découpée en 8 circonscriptions (Ouest, Est, Ile-de-France, Centre, outre-mer…) à chaque scrutin européen. Jugée illisible, les électeurs auront désormais le choix ente les mêmes candidats partout sur le territoire. Quels changements pour les électeurs? 

Un retour en arrière 20 ans après sa mise en place

Vingt ans tout juste après la mise en place du scrutin par circonscription régionale, l’exécutif a annoncé le retour à une liste circonscription unique, et par conséquent, à une liste unique. En 1999, la liste unique connaissait son dernier scrutin avant d’être remplacée par un scrutin découpé en circonscription par région lors des élections européennes de 2014.

On le sait, Emmanuel Macron, pro-européen, souhaite engager un débat national et impliquer davantage les Français dans les affaires européennes. Le retour à la liste unique en est le commencement. Fin novembre, au moment de l’annonce de cette réforme, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, expliquait : « Le Premier Ministre nous a confirmé que l’intention du gouvernement était de changer le mode de scrutin, avec un scrutin national, et donc un débat national« .

Cette idée est cependant loin d’être nouvelle. Effectivement, elle avait déjà été envisagée lors des élections de 2014 au sein du cabinet de Thierry Repentin, alors secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Mais l’idée avait toutefois été rapidement, de peur que le scrutin ne porte sur le bilan -déjà peu brillant- de François Hollande.

Quels changements pour la France? 

C’est bien là le coeur du problème. Le risque principal pour le gouvernement d’Emmanuel Macron est que les Français se déplacent aux urnes davantage pour juger les premiers mois de sa présidence que pour élire des eurodéputés. Certes, le président n’est pas dans la même situation que son prédécesseur, mais il y a encore longtemps jusqu’en 2019, et en politique, le vent tourne vite. Les européennes de 2019, première élection intermédiaire du président Macron, s’annoncent comme un vrai test électoral après deux ans de mandat. Les détracteurs de la liste unique craignent alors une élection « de partis », franco-française.

Au sommet de l’Etat, on rappelle que le découpage en 8 circonscriptions, décidé en 1999 pour le scrutin de 2004, devait rapprocher les électeurs de leurs eurodéputés et contenir le FN. Treize ans après, on constate que cela n’a pas réellement fonctionné, le FN devenant, en 2014, le FN était arrivé pour la première fois en tête à une élection française, avec 24,86 % des suffrages et 24 des 74 sièges dévolus à la France, devant l’UMP (devenue LR) avec 20,81 % des voix et 20 élus, et le PS (13,98 %, 13 sièges).

Toutefois, les élus s’interrogent sur les véritables bienfaits de la liste unique. Effectivement, avec l’obligation de non cumul des mandats, les candidats seront de parfaits inconnus, la France n’ayant pas une tradition de carrière politique en Europe. Seront-ils alors véritablement plus proches de leurs électeurs qu’ils ne le sont actuellement?

Le FN, déjà très présent en 2014 et au second tour de l’élection présidentielle en mai dernier, sera-t-il mieux contenu avec le retour à la circonscription unique?

Enfin, ce mode de scrutin pourrait-il encourager les Français à aller voter? Il faut rappeler que les dernières élections européennes avaient peu mobilisé. En 2014, le taux de participation s’établissait à 42,43%.

Voix d’Europe suivra avec attention le déroulement de la campagne et des élections européennes de 2019.

Chloé LOURENÇO

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