Budget : l’Europe d’après le Brexit

Mercredi 10 janvier, Günther Oettinger, commissaire allemand chargé du Budget lançait une conférence organisé par le groupe de réflexion interne de la Commission européenne, pour préparer l’établissement d’un budget post-Brexit. Cette conférence, intitulée « Shaping our future » marque la dernière phase européenne des négociations avant la sortie du Royaume-Uni de l’UE. 
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Un chantier à haut risque et des coupes « impressionnantes »

Bruxelles a d’ores et déjà prévenu les 27 capitales européennes : le Brexit va faire mal, et pas seulement au Royaume-Uni. « Nous arrivons aux limites de nos possibilités » annonçait lors d’une conférence dans la capitale belge Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Par conséquent, tous les pays membres de l’UE doivent s’attendre à « des coupes impressionnantes » dans certains domaines, tout en contribuant davantage au pot commun.

Le départ des Britanniques, programmé pour mars 2019, va laisser un « trou » considérable chaque année dans les finances européennes. Ce départ arrive au plus mauvais moment, alors que l’Union européenne cherche par tous les moyens possibles à financer une politique de la défense. Heureusement, le Royaume-Uni s’est engagé à verser sa part du budget jusqu’en 2020 inclus, refermant ainsi le cadre financier actuel, s’étalant entre 2014 et 2020. Rappelons toutefois que lors des premiers rounds de négociations entre Londres et Bruxelles, Michel Barnier négociateur pour l’UE, ne leur avait guère laissé le choix.

Lorsque le Royaume-Uni cessera d’être un Etat-membre de l’Union, « nous allons perdre environ 12-13 milliards d’euros par an« , a chiffré Günther Oettinger. Pour combler ce sérieux manque à gagner, il propose de « réaliser des économies à concurrence de 50% » de ce montant et de « trouver de l’argent frais » pour l’autre moitié. En revanche, le commissaire allemand n’a pas explicité la manière dont il comptait s’y prendre pour faire avaler la pilule aux 27 Etats membres, peu décidés à augmenter les impôts.

Sacrifices en perspectives

La Commission fera des propositions plus détaillées en mai, et souhaite arriver à un accord entre les 27 avant 2019 et la nomination d’un nouvel exécutif. Quelques soient les paramètres retenus, tous les ingrédients sont réunis pour raviver l’éternelle discussion entre les gros contributeurs, comme l’Allemagne, peu enclins à donner encore plus, et les principaux bénéficiaires de fonds européens, plutôt inquiets à l’idée de recevoir moins.

« Il y aura un lourd débat autour de la Politique Agricole Commune (PAC) et des fonds de cohésion » a déclaré Günther Oettinger, conscient de la nécessaire réduction de ces deux  budgets, qui concentrent actuellement plus de deux tiers des budgets européens. Néanmoins, si pour le commissaire allemand il faut se préparer à des « sacrifices », il refuse d’opérer des coupes « sanglantes » dans les programmes Erasmus + (pour les étudiants) et Horizon 2020 (pour la recherche).

Le grand débat budgétaire sera d’autant plus délicat qu’il risque d’être un terrain propice aux disputes entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Les dirigeants de l’UE auront cependant une première occasion d’échanger sur les prémices du budget post-Brexit lors d’un sommet informel prévu à Bruxelles le 23 février.

Chloé LOURENÇO

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