C’est une grande victoire pour les écologistes européens : il y a deux semaines, les eurodéputés ont voté en faveur de l’interdiction totale de la pêche électrique. Prohibée au sein de l’UE depuis 1998, la pêche électrique avait récemment été remise en place par la Commission européenne dans la mer du Nord pour des raisons expérimentales. Cette pratique était toutefois vivement critiquée en raison de l’endommagement de l’écosystème marin qu’elle entraînait.
Les Pays-Bas vont devoir renoncer à cette méthode controversée : le 16 janvier dernier, le Parlement européen s’est prononcé contre la pêche électrique dans les mers européennes. Ce scandale écologique consiste à infliger aux poissons des décharges électriques censées les étourdir et faciliter la pêche. Jugée dévastatrice pour les ressources marines, la pêche électrique n’aura donc pas convaincu les députés européens, qui ont progressivement pris conscience du rythme effréné de pêche sur le territoire : en effet, chaque année, ce sont 13 milliards de kilos de poissons qui sont pêchés dans l’Union. Un chiffre exorbitant en partie dû à l’efficacité de la pêche électrique.
Certains pêcheurs de la mer du Nord, qui s’étaient jusqu’ici battus pour que cette méthode soit étendue à toute l’Europe, se montrent particulièrement déçus de la décision, tandis que d’autres, au contraire, y trouvent un grand soulagement. C’est le cas de notamment certains Français qui, ne trouvant pas assez de poissons à pêcher dans les endroits où la pêche électrique est très active, devaient se déplacer plusieurs centaines de kilomètres de leur lieu de pêche habituel pour pouvoir travailler dans des conditions normales. Ils pointaient entre autres du doigt les bateaux hollandais, utilisateurs les plus courants de la « pêche douce« , comme ces derniers l’appellent, qui leur faisaient une concurrence redoutable et déloyale.
La bataille contre la pêche électrique n’est cependant pas encore tout à fait terminée puisque le Parlement européen doit désormais négocier avec la Commission européenne et les États membres afin de trouver un compromis.
Virginie CARDOSO