Adapter un livre n’est jamais simple, nous l’avons déjà dit. Cela est encore plus dur lorsque l’auteur du livre adapté est Romain Gary, personnage aux mille noms et autant de visages, deux fois lauréat du Prix Goncourt . Eric Barbier s’y est pourtant attelé. Et c’est une réussite.
L’histoire
Mina Kacew, une jeune femme juive d’origine russe et actrice ratée, élève seule son fils, Romain à Wilno, en Pologne. Elle imagine pour lui une carrière toute tracée de diplomate, d’écrivain à succès et d’aviateur auréolé de gloire. Dynamique, travailleuse et ingénieuse en affaires, elle monte une boutique de mode à la manière de celles qui sont en France, pays qu’elle admire.
Le négoce est prospère jusqu’à la montée de l’antisémitisme où, dépouillée, humiliée et spoliée, elle est contrainte de fuir avec son jeune garçon sous le bras.
Arrivée à Nice, elle s’établit comme gestionnaire d’une pension de famille, où elle pousse Romain à écrire. Faisant preuve d’un amour inconditionnel et dévorant, elle ne cesse de stimuler son inspiration. Romain, quant à lui, se fait un devoir de ne pas la décevoir et de tenir toutes les promesses faites à sa mère, dont les encouragements et les recommendations fusent. A la fois bénédiction et malédiction, cet amour maternel la portera là où il ne serait jamais allé seul…
Une « promesse » tenue
Le choix des deux acteurs personnages principaux est simplement parfait. « Tour à tour effrayante, douce, tyrannique, forte, pathétique, drôle ou bouleversante, Charlotte Gainsbourg ne cesse d’en faire une femme formidablement attachante par son amour qui ne doute jamais de son objet. » juge La Croix.
Pierre Niney n’est pas en reste. Selon Libération, « il incarne très bien la part d’adolescence nigaude qui persiste dans ce personnage poussé trop tôt à devenir un homme viril et héroïque par une mère aveuglée d’admiration pour sa créature« .
Leurs jeux se répondent, s’entremêlent : on est complètement pris par cette relation mère-fils particulière, dérangeante parfois, belle toujours.
L’avis de VDE
Si certains regrettent que le film d’Eric Barbier soit davantage une « illustration » qu’une adaptation, nous sommes heureuses de voir que le livre n’a pas été torturé, modifié ou dénaturé, comme certains le sont lorsqu’ils sont transportés à l’écran.
La ressemblance entre les différents acteurs interprétant le rôle de Romain et Pierre Niney est excellente et ajoute de la crédibilité au film.
S’il n’est pas trop tard et que vous trouvez encore un cinéma qui diffuse encore La Promesse de l’Aube un 11 février, n’hésitez pas et allez-y. Vous serez tellement transporté par l’amour maternel et la volonté acharnée de correspondre à toutes les attentes que vous ne sentirez pas une seule seconde passer les 2h11 de film.
Chloé LOURENÇO