C’est l’un des projets les plus ambitieux, mais aussi l’un des plus ardus à mener pour l’UE : construire un espace européen de l’éducation d’ici 2025. Cette initiative, née une volonté de donner une dimension européenne à l’éducation des citoyens, s’inscrit dans une série de propositions sur l’avenir de l’Europe émises l’année dernière.
Développer les domaines de l’éducation et de la culture en Europe, tel est le projet de la Commission européenne pour créer des emplois et favoriser la croissance sur notre territoire. On le sait, le programme Erasmus de l’Union européenne, qui s’est depuis 2014 ouvert au monde du travail, est l’une de ses principales réussites, mais les eurocrates souhaitent désormais mettre en œuvre de nouvelles initiatives visant à construire une véritable Europe de l’éducation.
Le discours du vice-président de la Commission pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, Jyrki Katainen, prononcé en session plénière fin 2017, illustrait parfaitement cette ambition : « Le fait d’unir nos efforts permettrait à l’ensemble de l’Europe de façonner son avenir, de mieux aborder les défis auxquels elle est confrontée et de devenir plus résiliente. […] Malgré tout, des obstacles continuent de freiner la mobilité dans le domaine de l’éducation. D’ici 2025, nous devrions vivre dans une Europe au sein de laquelle l’apprentissage, les études et la recherche ne sont pas entravés par les frontières, mais dans laquelle il est tout à fait normal d’étudier, d’apprendre et de travailler dans un autre État membre ».
A l’occasion des 60 ans des Traités de Rome qui avaient institué la Communauté Économique Européenne (CEE), les dirigeants de l’Union s’étaient d’ailleurs retrouvés dans la capitale italienne afin, entre autres, de discuter de la formation d’un espace européen de l’éducation. Désormais, des idées ont été proposées pour faire de ce grand projet une réalité : davantage d’efforts seront mis dans la promotion de la mobilité des jeunes, notamment via la création d’une carte étudiante de l’UE qui permettrait « une nouvelle façon conviviale de stocker des informations sur les résultats universitaires d’une personne« . Les programmes déjà existants, tels que Erasmus Plus et le Corps européen de solidarité, seront eux aussi largement mis en avant pour attirer de nouvelles recrues.
Une uniformisation plus importante est également à prévoir pour les études en Europe : la reconnaissance mutuelle des diplômes de l’enseignement secondaire serait mise en place et l’apprentissage de deux langues étrangères deviendrait une priorité. Dans le but de faciliter les échanges, la création d’un réseau d’universités européennes permettrait « aux universités européennes de classe mondiale de pouvoir aisément travailler ensemble par-delà les frontières« . Enfin, la modernisation de l’enseignement à travers l’intégration de l’innovation et du numérique est un autre point majeur abordés dans ces discussions. Avec ces nouveaux projets, l’Europe de l’éducation pourrait enfin bientôt devenir réalité.
Virginie CARDOSO