Mardi 13 mars, les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg faisaient le point sur l’état des négociations relatives au Brexit. La semaine dernière, Theresa May annonçait que le Royaume-Uni entendait quitter à la fois le marché unique et l’union douanière. L’hypothèse d’un simple accord d’association, comme l’UE en passe fréquemment avec des pays tiers se dessine avec de plus en plus de précision. Explications.
Vers un « hard Brexit » ?
On dit souvent que pour trouver unifier un groupe, il trouver un bouc émissaire. C’est le cas de l’Union européenne, qui a eu l’occasion, mardi 13 mars de montrer l’unité entre les 27 face aux négociations de départ du Royaume-Uni. Invités à présenter l’avancée des négociations entre les deux parties, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et Michel Barnier, le négociateur en chef pour l’UE, ont reçu le soutien d’une très large majorité d’eurodéputés.
Michel Barnier s’est d’ailleurs montré intraitable sur certains points. Ferme sur les positions prises par l’UE, il a réaffirmé la constance de l’Union et sa détermination sans faille à ne pas mettre en péril la construction européenne. Hors de question que le Brexit ne vienne détricoter le travail réalisé en 60 ans ! « La responsabilité » des dirigeants européens « est de préserver ce que nous sommes, notre union, nos valeurs, notre identité » a-t-il tenu à rappeler. Aucune concession ne sera faite concernant ces points.
De l’autre côté de la Manche, Theresa May a choisi l’option la plus dure pour son pays : une sortie non seulement de l’UE, mais aussi du marché unique et de l’union douanière. Ce choix, appelé « hard Brexit« , ne sera pas sans conséquences économiques sur le Royaume. Une étude du gouvernement britannique -qui a fuit dans la presse- prévoit déjà une baisse du PIB aux alentours de 5% d’ici 2030. Mais le plus grand bouleversement serait surtout territorial, car le « hard Brexit » impliquerait aussi le rétablissement d’une frontière physique entre les deux Irlandes.

Accord d’association
Dès le mercredi 14 mars, les européens ont adopté une proposition commune visant à établir entre l’UE et le RU un accord d’association. L’Union en a l’habitude : elle en a déjà conclu avec la Turquie et l’Ukraine. Cet accord, s’il a lieu, comporterait 4 piliers : l’économie et le commerce, la sécurité intérieure, la diplomatie et les coopérations thématiques. Ainsi, le Royaume-Uni pourrait rester dans le programme Erasmus – une aubaine pour eux, sachant que de nombreux étudiants choisissent les terres de Sa Majesté pour leur expérience de mobilité.
Cela fait suite aux déclarations de Donald Tusk, président du Conseil européen du 7 mars 2018. « Nous ne voulons pas ériger de murs entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Au contraire, le Royaume-Uni sera notre voisin le plus proche et nous voulons rester amis et partenaires également après le Brexit« , a-t-il déclaré lors d’une visite à Luxembourg.
Il reste 1 an au Royaume-Uni pour négocier sa sortie de l’UE, et tenter de le faire le plus doucement possible. Time will tell !
Chloé LOURENÇO