C’est un cap qui a été franchi dans les négociations du Brexit. Le 19 mars dernier, Michel Barnier, négociateur pour l’UE et son homologue britannique, David Davis, ont présenté à Bruxelles un accord de transition. Le projet traduit le recul de Londres sur de nombreux points, mais ne parvient toujours pas à régler la question irlandaise. A un an de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le Brexit se prépare et se fait plus clair. Explications.

Londres cède, Bruxelles se réjouit
La pression des milieux d’affaire était trop forte : lundi 19 mars, Londres a abandonné à peu près toutes ses revendications, et a finalement accepté les conditions posées par Bruxelles pour la période de transition que réclamait le gouvernement May. Comme l’explique The Guardian, Européens et Britanniques sont tombés d’accord sur environ 75% du texte. Cependant, cette victoire est loin d’être définitive. Pour l’emporter complètement, Bruxelles devra encore remporter la manche retour pour se déclarer vainqueur. « La transition ne sera totalement acquise que quand les parties se seront mises d’accord sur tous les autres points du divorce, au plus tard en octobre de cette année » a jouté Michel Barbier.
Pourquoi une période de transition ? Pour « éviter les conséquences d’une rupture trop brutale fin mars 2019« , après l’entrée en vigueur du Brexit explique-t-on au 10 Downing Street. Pendant cette période de transition, le Royaume-Uni pourra continuer à négocier sa « relation future » avec l’Union européenne, sans perdre totalement et brutalement tous les avantages d’un Etat membre.
En revanche, cette transition ne durera que 21 mois : du 30 mars 2019, lendemain du Brexit, au 31 décembre 2020. Initialement, le gouvernement britannique souhaitait étendre cette période jusqu’en mars 2021. Rien ne dit toutefois que l’UE parvienne à conclure des accords commerciaux avec le Royaume-Uni en si peu de temps, car ces choses-là s’inscrivent sur le temps long.
Concessions importantes
Pour que l’accord de transition soit validé par Bruxelles, Londres a dû reculer sur de nombreux points, qui pourtant lui tenait à coeur. Sur la mobilité par exemple, « les citoyens européens et britanniques arrivant dans un autre Etat membre durant la période de transition recevront les mêmes droits et garanties que ceux qui y seraient arrivés avant le jour du Brexit » (source Euractiv).
Parmi les autres concessions du Royaume-Uni, figurent les dispositions sur la pêche, qui ont d’ailleurs provoqué la houle des Ecossais. Il se pourrait d’ailleurs que ce domaine soit le seul sur lequel Londres ait son mot à dire.
Quid de l’Irlande ?
Le seul point qui reste encore flou et qui n’a pas été éclairci par l’accord trouvé entre Londres et Bruxelles, concerne la situation en Irlande. Il est pourtant stipulé « qu’en l’absence d’une solution britannique pour éviter le ‘retour d’une frontière dure’ entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord« , l’option proposée par l’UE s’imposerait d’elle-même. Depuis le début des négociations, Michel Barnier a fait du cas irlandais une condition sine qua non à l’avancée des discussions.
Ainsi, l’Irlande du Nord resterait dans l’union douanière, et la frontière serait repoussée en mer d’Irlande. Pour le DUP, parti unioniste nord-irlandais, sur qui la courte majorité de Theresa May repose, cette idée est intolérable. Il souhaite le maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Tout est donc encore à faire ou presque pour l’Irlande.
Après ce bon dans les pourparlers, les négociateurs vont pouvoir se concentrer sur la « relation future » qu’entretiendra l’Union européenne avec son voisin britannique.
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