Les mutilations génitales féminines sont considérées comme une violation des droits des femmes et des jeunes filles. Aujourd’hui, au moins 200 millions de jeunes filles et de femmes ont été victimes de mutilations sexuelles et 30 millions de femmes risquent d’en être au cours des dix prochaines années. La majorité d’entre elles vivent dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, et 5% de ces femmes mutilées vivent en Europe, dont environ 53 000 femmes résident en France d’après des estimations (UNICEF).
Les mutilations génitales féminines sont ainsi une problématique majeure qui concerne l’Europe. De nombreuses ONG luttent contre l’excision, un fléau qui implique des facteurs à la fois culturels, sociaux et religieux.
END FGM European Network est une organisation européenne regroupant 19 ONG afin d’assurer la continuité de l’action d’éradication des mutilations génitales féminines au niveau Européen. Le but de cette organisation : éradiquer les mutilations génitales féminines ainsi que toute autre forme de violence à l’égard des femmes et des filles, grâce à un grand nombre d’actions menées en Europe. END FGM European Network a lancé de nombreuses campagnes, ainsi que le hashtag FGM is #myissuetoo. Des rencontres et divers événements sont organisés, pour mobiliser encore et toujours plus.
Grâce aux mobilisations nationales, la prise de conscience est de plus en plus forte en Europe, et ce depuis quelques années. Des progrès ont été réalisés au sein de l’Union Européenne mais aussi du Conseil de l’Europe, avec la convention d’Istanbul de 2011, qui a pour objectif la lutte contre la violence à l’égard des femmes et les violences domestiques. De plus, les résolutions des Nations Unies pour éliminer les mutilations génitales féminines contribuent fortement à mettre fin à ces pratiques.
Les mutilations génitales féminines sont reconnues comme une forme de violence faite aux jeunes filles et aux femmes, et une violation des droits de l’enfant. Les Etats membres de l’Union Européenne sont devenus les plus grands donateurs du monde pour aider à lutter contre les MGF. L’un des buts de END FGM European Network : s’assurer que l’Union Européenne et ses Etats membres aient toujours comme objectif de lutter et d’éradiquer les mutilations génitales féminines.
L’homme qui répare les femmes
Gynécologue et militant des droits humains congolais, Denis Mukwege est une figure internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier les mutilations génitales et le recours au viol comme arme de guerre. Depuis près de 20 ans, ce médecin a soigné plus de 50 000 femmes victimes de mutilations génitales, à l’hôpital Panzi (Bukavu), qu’il a fondé en 1999. Face au nombre croissant de femmes mutilées qu’il rencontre, il décide de mobiliser la communauté internationale contre le recours au viol comme arme de guerre : « Toutes les victimes sont violées avec une brutalité inouïe. (…) Bien souvent, elles nous arrivent avec l’appareil génital détruit soit par des balles soit par des objets tranchants ou contondants. » déclarait-il en 2011. Trois ans plus tard, le docteur Denis Mukwege reçoit le prix Sakharov du Parlement Européen, pour saluer son combat contre les violences faites aux femmes. Ce prix, il le dédie à « toutes les survivantes de violences sexuelles en République démocratique du Congo et dans le monde entier. » Merci, Monsieur.
Cet article a été publié dans le cadre du partenariat avec le journal Barbarie – Made in Europe du Master Affaires Européennes de la Sorbonne.
Sophie ILLEGEMS