L’Intelligence artificielle (IA), tout le monde en parle. Souvent, on nous la présente comme quelque chose de dangereux pour l’Humanité, si elle venait à nous dépasser. Certains, Elon Musk en tête, y voient l’avenir de l’Homme, d’autres ont peur de ce qu’elle pourrait engendrer. Pourtant, malgré des avancées spectaculaires, on connaît encore très peu l’IA et ses capacités sont encore très peu exploitées. Oren Etzioni, CEO du Allen Institute for Artificial Intelligence, a donné son point de vue sur l’IA lors de la conférence EmTech Digital proposée par le MIT, à San Francisco. Détails.
Entre progression et méconnaissance de l’IA
Lorsqu’on parle de l’IA, on pense immédiatement aux formidables avancées technologiques qui lui sont liées, telles que les voitures sans chauffeur ou les victoires retentissantes d’AlphaGo sur un joueur d’échec. Toutefois, on sait relativement peu de choses de l’IA. Plus radicalement, on est encore loin de son autonomie.
Oren Etzioni explique qu’aujourd’hui, la reconnaissance visuelle ou vocale de l’IA -son intelligence, donc- est fondée à 99% sur le machine-learning. Et le machine-learning est étroitement lié au travail humain. Autrement dit, les deux sont complémentaires et l’un ne peut se développer sans l’autre.
L’IA dépend de l’Homme
Effectivement, le machine-learning nécessite une importante quantité de données, et toutes ces données doivent lui être expliquées, intégrées. Par exemple, pour différencier un chat d’un chien, la machine doit d’abord assimiler les deux données, puis un être humain doit lui dire « ceci est un chat« , « ceci est un chien« . Ensuite, il faut encore relier le tout aux bons algorithmes pour qu’elle soit capable de distinguer les deux animaux. Vous l’aurez compris, tout cela nécessite du travail manuel. Donc humain. On ne peut pas encore demander à une machine d’en instruire une autre.
Pour comprendre les limites de l’Intelligence Artificielle, il faut avant tout voir la différence entre autonomie et intelligence. Les humains possèdent naturellement les deux facultés. L’IA, même si elle possède déjà une remarquable intelligence lorsqu’il s’agit de réaliser une tâche spécifique, manque cruelle d’autonomie.
Si Etzioni compte sur le machine-learning pour décrypter des millions de données scientifiques et par conséquent aider les chercheurs à aller plus vite dans leur travail, il émet tout de même quelques craintes. L’Homme est tout puissant avec l’IA et le machine-learning : il peut inculquer le meilleur comme le pire. « Si vous introduisez des données racistes par exemple, vous vous retrouverez avec des modèles encore plus racistes. Voici le réal problème » déclare-t-il.
Selon lui, la réponse à ces questions est simple : l’IA est un outil et c’est à nous, humains, de savoir comment nous souhaitons l’utiliser.
Chloé LOURENÇO