Entendu il y a quelques jours par le Congrès américain, Mark Zuckerberg, le patron du célèbre réseau social Facebook, est plus que jamais dans la tourmente. Déjà critiqué pour avoir laissé passer la propagande russe lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, Facebook est aujourd’hui accusé d’avoir utilisé les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs (dont 2,7 millions d’Européens) à des fins politiques.
C’était l’un des évènements les plus attendus de la semaine dernière : Mark Zuckerberg a répondu le 11 avril dernier aux questions des sénateurs du Congrès américain concernant le récent scandale Facebook-Cambridge Analytica. Pour rappel, Facebook est aujourd’hui accusé d’avoir laissé un sous-traitant, l’entreprise Cambridge Analytica, les données personnelles de 87 millions d’abonnés (la semaine précédente, ce nombre s’élevait à 50 millions) de leur usage initial. Dans une société hyper-connectée et sans cesse surveillée, où les internautes se sentent de moins en moins protégés face aux menaces informatiques, la nouvelle a évidemment fait l’effet d’une bombe.
Peu habitué à se livrer à ce genre d’exercice, le patron du plus grand réseau social au monde s’est en quelque sorte caché derrière des excuses ou des répliques visant à éviter de répondre aux questions du Congrès des Etats-Unis. Mark Zuckerberg a notamment étonné ses interlocuteurs par son « ignorance » sur certaines pratiques ou fonctionnalités liées à Facebook, assurant que son « équipe ferait en sorte de fournir davantage d’informations » sur ces sujets. Une audition pour le moins décevante donc, et toujours aussi parsemée de mystères.
L’affaire ne s’arrête toutefois pas là. Egalement préoccupés par la situation, de nombreux gouvernements et institutions ont déclaré vouloir faire la lumière sur cette histoire. C’est le cas entre autres du Parlement britannique qui avait demandé à ce que le fondateur de Facebook vienne donner sur place ses explications, ainsi que de l’Union européenne qui a lancé une enquête auprès de l’entreprise. Le 25 mai prochain, de nouvelles règles européennes en matière de protection des données personnelles (RGPD) entreront d’ailleurs en vigueur, imposant « un consentement explicite pour leur utilisation » et prévoyant « des sanctions très sévères pour les contrevenants« .
Virginie CARDOSO
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