Après le Parlement européen en mars, c’est au tour du Conseil de l’UE de statuer sur la protection des abeilles. Effectivement, le 27 avril dernier, le Conseil se prononçait pour l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles proposée par la Commission européenne. Retour sur cette décision qui a fait le buzz dans la sphère européenne.
Les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme
Si les apiculteurs sont en colère, c’est parce que les pesticides visés par l’interdiction sont « des substances neurologiques qui s’attaquent au système nerveux des insectes« . Leur utilisation avait été partiellement restreinte en 2013. Cette fois-ci, comme l’indique Le Monde, « il s’agissait de prolonger ce moratoire, mais aussi de le généraliser à toutes les cultures de plein champs« .
Le problème rencontré avec ces insecticides est simple à comprendre : ils sont appliqués au moment du semis, soit en usage préventif. Ainsi, dans la mesure où ils ne sont pas sous la terre, les néonicotinoïdes peuvent se disséminer et se répandre au-delà des cultures et contaminer les fleurs sauvages et l’environnement.
Les apiculteurs tirent donc la sonnette d’alarme cas ces pesticides sont parmi les plus dangereux et toxiques pour les abeilles. Certains expliquent même que ce printemps -moment où les abeilles butinent et font leur miel – on décompte de nombreuses ruches mortes. Ouest–France souligne même « qu’en Europe, 37% des populations d’abeilles, sauvages et domestiques, sont menacées de disparaître« .
Dans une interview accordée au Figaro, Vytenis Andriukaitis, commissaire européen chargée la Santé et de la sécurité alimentaire, met en avant les conclusions de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFsa). Sans abeille ni bourdon, les fleurs ne seront pas pollinisées, et il est très probable que les arbres fruitiers en pâtissent. Et l’Humanité avec.
Vote incertain au Conseil
Le 26 avril, la veille du vote, l’incertitude planait encore au-dessus du Conseil en faveur de l’interdiction. Comme attendu, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont voté pour l’interdiction. En revanche, la Roumanie, le Danemark, la Hongrie et la République tchèque ont voté contre. Cela n’a néanmoins pas empêché d’atteindre la majorité qualifiée nécessaire au Conseil.
Vytenis Andriukaitis explique que cette division en Europe provient des différences d’intérêts des Etats membres : écouter les agriculteurs, défendre l’environnement ou s’inquiéter des répercussions économiques ? Cependant, pour le commissaire européen, « l’enjeu sanitaire était trop important » pour se soucier des calculs politiques.
L’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles devraient donc bien être effectives. Au grand plaisir de l’eurodéputé belge, Marc Tarabella, cette décision est « une immense victoire pour les abeilles, pour la biodiversité, mais aussi pour les êtres humains« .
Pour des informations complémentaires, cliquer ici
Chloé LOURENÇO