Après l’Irlande, c’est au tour de l’Argentine – pays lui aussi à forte tradition catholique et dont le pape François est lui-même originaire – de voter la dépénalisation et la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La décision est d’autant plus historique que le recours à l’avortement y est passible de quatre ans de prison depuis plus d’un siècle.
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Dans le pays du pape, les droits des femmes viennent de connaître une avancée historique. Mi-juin, après vingt-trois heures de débat, le Parlement argentin a finalement voté de justesse la légalisation de l’IVG (129 voix pour, 125 voix contre et une abstention). La loi doit désormais être approuvée par Sénat pour entrer en vigueur. Actuellement, l’IVG n’est possible qu’en cas de viol, de malformation du foetus ou de danger pour la vie de la mère.
Le jour du vote au Parlement, la capitale argentine, Buenos Aires, était divisée en deux couleurs : le vert, représentant les militants pro-IVG, et le rose, arboré par les manifestants pro-vie. Les deux camps s’affrontaient parfois avec beaucoup de ferveur, attendant chacun de leur côté avec impatience le verdict du débat parlementaire. Avant d’être voté par les députés il y a quelques semaines, le projet de loi leur avait été soumis six fois depuis 2007.
Le texte doit maintenant être présenté au Sénat, plus conservateur, et obtenir son accord pour qu’il soit appliqué en Argentine. L’influence de l’Eglise risque de se faire sentir dans cette chambre haute où les provinces sont mieux représentées. Le pape François, quant à lui, s’est montré très en retrait lors des longs débats qui ont eu lieu dans son pays d’origine.
Virginie CARDOSO