Tout le monde connaît cette date noire de l’Histoire : qu’on l’ait vécu ou pas, que l’on ait été né ou pas. Le 11 septembre 2001, le groupe islamiste extrémiste terroriste Al-Qaïda (« La Base ») lançait quatre attaques simultanées via des avions de lignes commerciales détournés sur le sol des États-Unis, visant quatre lieux stratégiques américains.
Trois d’entre elles atteignent leur objectif macabre au Pentagone à Washington D.C. et aux tours jumelles des World Trade Center à New-York. Le quatrième avion, qui devait toucher la Maison-Blanche ou le Capitole, a été détourné par les courageux passagers et membres d’équipage pour finalement s’écraser en Pennsylvanie et tuer toutes les personnes à bord. Ces attentats, les plus meurtriers jamais commis à ce jour, causeront près de 10 000 victimes, blessées ou décédées. Ce fut le début des « attentats de masse », ces attaques qui désignent l’assassinat de plusieurs dizaines, voire centaines de personnes en très peu de temps.
Le traumatisme a été profond bien évidemment pour les Américains mais également pour le reste du monde. Moi-même me rappellerai toujours la vitesse à laquelle je suis rentrée de l’école avec ma mère et avoir vu, presque en direct, les deux avions rentrer dans les Tours jumelles. Ce que j’ai ressenti à ce moment-là, je ne l’oublierai jamais. J’étais petite, je ne comprenais pas pourquoi ni comment et encore moins les motivations et les raisons. Cela m’était égal. Deux avions venaient de se crasher sur des tours. C’était incompréhensible et horrible pour la petite fille que j’étais. D’autant plus quand les tours se sont effondrées, chose à laquelle personne, pas même les terroristes, ne s’attendaient. 17 ans après, le visionnage des images fait toujours aussi froid dans le dos et semble toujours aussi irréel.
Ce jour n’a touché « que » les États-Unis mais il a changé toute la planète. La présence de l’islamisme, et dans une plus grande envergure celle du terrorisme, ne date pas des années 2000. Les terroristes islamistes sont devenus célèbres et dangereux à partir du 11 septembre mais leur formation est une conséquence indirecte de la guerre froide américano-soviétique. Les revendications après 1945 de territoires longtemps occupés et/ou colonisés constituent un enjeu stratégique pour les deux puissances en froid. L’une soutient l’opposition de l’autre et cela est souvent un islamisme extrême en Asie. L’invasion de l’Afghanistan en 1979 par l’URSS est souvent considérée comme la période de montée de l’islamisme et le début d’une opposition violente aux superpuissances. Ces dernières ont mis en place des systèmes qui, plus de vingt plus tard, leur est revenu en pleine figure. Le terrorisme n’est pas un fléau qui est né il y a 17 ans, il est présent depuis des décennies. Le monde l’a juste réalisé le 11 septembre 2001. À cette date, démarre une nouvelle guerre, plus ou moins froide, opposant les islamistes d’Asie et d’Afrique à l’Occident, et plus précisément l’hégémonie américaine.
Les complotistes diront que ce sont les Américains eux-mêmes qui ont fomenté ces attaques ou que les dirigeants le savaient ou encore bien d’autres théories, peut-être véridiques. Nous ne saurons jamais. Le plus important est de se souvenir. Se souvenir des milliers de personnes qui sont mortes, qui ont été blessées momentanément ou pour le reste de leurs vies, les traumatismes des familles. Il faut également rendre hommage aux sauveteurs, pompiers, ambulanciers, infirmiers et autres altruistes qui se sont rendus sur les lieux des attentats, au risque de leur propre vie, pour aider les victimes. Ce sont les héros du siècle qui ont redonné un peu foi en l’Humanité. 17 ans après, certains ont un cancer à cause de leur présence sur les lieux des drames, les explosions et les gaz.
Le 11-septembre marque le commencement d’un enfer pour les innocents qui paient le prix des divergences culturelles et politiques. On se rappelle facilement de Madrid, de Londres, de Paris, de Munich mais on oublie rapidement In-Amenas, Gao, Abuja, Bagdad, Damas, Mossoul, Raqqa, Sana, Tripoli… Les attentats dans certaines régions sont quotidiens et ultra-violents. Presque devenus banales pour les médias et les populations à l’abri, des millions de personnes sont encore des victimes de folie meurtrière et elles le vivent tous les jours. Nous ne les oublions pas.
Wassila ZOUAG