7,3 millions de Suédois, soit 98 000 personnes de plus que lors du précédent scrutin du 14 septembre 2014 étaient appelés aux urnes le 9 septembre dernier pour désigner les 349 membres du Riksdag, chambre unique du Parlement suédois. En Suède, les élections sont organisées tous les 4 ans, le deuxième dimanche de septembre. Alors que la rentrée politique venait de se terminer un peu partout en Europe, tout le monde avait les yeux rivés sur ce royaume du Nord. Et pour cause : les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite, avait des chances, selon les sondages, de gouverner le pays. Retours sur ces législatives sous tension.
Un « ouf » de soulagement
Au lendemain des élections, c’est un vrai vent de soulagement qui a soufflé dans l’Europe entière. Chaque Etat européen attendait effectivement les résultats du scrutin suédois pour cesser de trembler. Après les Pays-Bas en mars 2017 et la menace Geert Wilders, après l’Allemagne il y a quasiment un an et après la France lors de la dernière présidentielle, l’Europe ne cesse d’être sur le qui-vive face à la menace populiste.
Pourtant, si cette fois-ci les Suédois ont résisté à la poussée de fièvre nationaliste, un constat doit être fait : « l’extrême-droite progresse, revendiquant une ‘énorme influence’ sur la politique du pays scandinave » explique Le Monde. Jimmie Akesson, président des Démocrates de Suède annonçait encore dimanche espérer entre 20 et 30% des voix. Finalement, son score ne dépasserait pas les 19%. L’extrême-droite suédoise pousse –elle ne réalisait que 13% des voix en 2014– mais ne perce pas et ne provoque pas le raz-de-marée attendu.
Plus de perdants que de vainqueurs
Les alliances de centre-gauche et de centre-droit arrivent presque à égalité, après le scrutin de dimanche, ce qui annonce des tractations difficiles et certainement assez longues. « Le bloc ‘rouge-vert’ sortant est pour l’instant crédité d’un petit siège de plus que l’opposition du centre et de droite » déclare le HuffPost. Si cela se confirme, les conservateurs seraient les vrais perdants de cette élection. Effectivement, ils enregistreraient une perte de 5 points en 4 ans, ce qui est non négligeable pour un pays tel que la Suède.
L’actuel Premier ministre, Stefan Löfven, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne démissionnerait pas, bien qu’il apparaisse fragilisé après un mandat plutôt tumultueux. Selon lui, la seule chose qui soit sûre, c’est que personne n’a obtenu de majorité. « Il est donc naturel de lancer une collaboration entre les blocs« , ajoute-t-il, tendant ainsi la main à l’opposition de centre-droit.
Les résultats définitifs du scrutin seront connus mercredi après avoir comptabilisé les votes des Suédois de l’étranger.
Chloé LOURENCO