Dès la fin du fameux « rideau de fer », la communauté européenne en a profité pour tisser des liens avec ses voisins de l’Est. Certains ont rejoint l’UE dans les années 2010. D’autres sont restés des partenaires voisins. C’est le cas de 6 pays d’Europe de l’Est et du Caucase qui forment avec l’UE le « Partenariat oriental« .
Le prolongement d’alliances bilatérales
Le Partenariat oriental concerne l’UE et 6 pays voisins à l’Est : l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et la Biélorussie. Ce alliance de voisinage a vu le jour le 7 mai 2009.
Depuis la chute de l’URSS, les pays dits « satellites » se sont rapprochés de l’Europe occidentale. Divers accords bilatéraux ont été mis en place entre l’UE et ces anciens pays soviétiques. Les Européens avaient pour but de créer des liens avec leurs « amis de l’Est » après des décennies de coupure. Avec le Partenariat oriental, l’UE vient prolonger et compléter les alliances bilatérales déjà créées à la fin des années 1990 pour former une coopération régionale plus approfondie entre ces pays, voisins entre eux et dont les relations sont parfois compliquées.
Une course à l’influence : Russie versus UE
Les objectifs sont pour les pays européens de bénéficier des aides européennes afin de se développer davantage et de coller aux valeurs fondamentales de l’UE : démocratie & stabilité, convergence économique, solutions énergétiques (les 6 pays de l’Est regorgeant de ressources) et création de liens entre les peuples. Par exemple, les régimes de libéralisation de visas sont facilités ou des zones de libre-échanges sont mises en place
Les partenaires reçoivent de l’argent – 3,2 milliards d’euros depuis 2009. On peut se dire que, comme d’habitude, l’UE jette son argent par les fenêtres et n’a rien en retour. La vérité est que c’est vrai et faux à la fois. En effet, l’UE dépense certes beaucoup mais elle tente de limiter aussi la migration et surtout l’influence de la Russie.
Ces pays ont vécu – continuent de vivre ? – sous le joug russe pendant très longtemps. Officiellement, on parle de renforcement de liens politiques, économiques et sociaux. Mais officieusement, ne veut-on pas abroger la superpuissance russe ? Malgré ses déboires, la Fédération de Russie reste toute puissante et influente dans cette région. Et l’UE tente, tant bien que mal, de lui barrer le chemin. A travers la diplomatie, l’Europe essaie de s’imposer. Une bonne idée ? A voir…
Des gros manques qui pénalisent les efforts
Comme souvent, la volonté diplomatique de l’UE est honorable. Mais elle pêche. Et le Partenariat oriental ne déroge pas à la règle. Comme EuroMed, on constate un manque de profondeur et de fermeté avec les 6 pays partenaires. Ce sont souvent des régimes autoritaires auxquels on demande de se démocratiser. Ce n’est pas compatible.
D’autre part, les citoyens européens ou nos « amis de l’Est », ne se sentent toujours pas concernés par ces accords établis par une élite politique qui n’explique rien et qui semble toujours loin d’eux.
Le dernier sommet du Partenariat oriental a eu lieu il y a un an tout pile, le 24 novembre 2017. Des réunions régulières ont lieu. Malgré les énormes efforts qui restent à fournir, cela fait du Partenariat oriental un des accords diplomatiques les plus réussis pour la PEV et la diplomatie européenne.
Wassila ZOUAG