Rejoindre l’Europe par la mer, tel est le lot de nombreux migrants. Tous s’entassent sur de frêles embarcations qui chavirent le plus souvent au milieu de l’eau. Non, cette image n’est pas celle de la Méditerranée, mais bien de la Manche. Après des années à tenter de traverser le Channel cachés dans des camions, les migrants changent de méthode. Et le Royaume-Uni renforce ses contrôles de sécurité.
Quand la Manche devient la Méditerranée
Depuis le début de la guerre en Syrie, quantité de migrants ont déjà essayé de rejoindre l’Europe par les voies maritimes. Beaucoup d’entre eux ont trouvé la mort lorsque leur petite coque de noix a fait naufrage au large de la Méditerranée. Cette triste image, les Européens s’étaient habitués à la voir au Sud de l’Europe. Pas au Nord.
Et pourtant, les gardes-côtes ont remarqué que depuis quelques temps, les migrants tente de plus en plus leur chance par la mer, et moins par les camions, comme autrefois. Les tentatives de rejoindre le Royaume-Uni par la mer on effectivement bondi ces dernières semaines, et les Britanniques ne veulent plus voir ce genre d’image. « Nous avons qu’au moins 539 migrants ont essayé de traverser la Manche l’an dernier à bord de petites embarcations, explique Sajid Javid, Ministre de l’Intérieur britannique. Parmi eux, environ 80% l’ont fait ces 3 derniers mois. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour arrêter ça« .
Contrôles renforcés
Deux patrouilleurs circulent déjà dans la zone, mais le gouvernement a décidé de renforcer sa présence dans les eaux territoriales en ajoutant deux navires de plus entre Douvres et Calais. C’est à cet endroit précisément que le passage est le plus aisé : les côtes sont proches. Depuis une dizaine de jours, ce sont plus d’une centaine de migrants qui a été secourue alors qu’elle tentait de mettre pied sur les terres de Sa Majesté. La traversée longue de 33km est réalisée le plus souvent sur de simples zodiacs, des bateaux pneumatiques.
Une chose n’a pas changé. Pour passer clandestinement, la nuit est toujours plus sûre que le jour. C’est donc à ce moment-là que les candidats au voyage s’embarquent sur la Manche, ignorant que ce bras de mer, souvent très agité, concentre un quart du trafic maritime mondial. Les skipper locaux ont peur de croiser la route d’un de ces bateaux minimalistes et de ne pouvoir les éviter.
Londres envisagerait même de surveiller ses côtes par les airs, car les passeurs semblent désormais privilégier la voie maritime que la traditionnelle route. Les patrouilles françaises ont elles-aussi été accrues, selon le Ministère de l’Intérieur A voir comment cela va se passer dans les prochains mois, notamment après le Brexit.
Chloé LOURENÇO