La Slovénie votera pour la deuxième fois pour élire ses députés européens. Ce pays de 2,1 millions d’habitants d’ex-Yougoslavie suit la malheureuse tendance populiste européenne…
Les Slovènes se rendront pour la quatrième fois en 2 ans aux urnes le 26 mai 2019 pour élire leurs 8 députés européens. Ce chiffre n’a pas été affecté par la sortie du Royaume-Uni de l’Union. Comme la plupart des pays, le vote se fera par système de listes dont les membre seront élus ou pas selon le pourcentage de votes.

Quelle relation avec l’Europe ?
La Slovénie a fait part de son désir d’intégrer l’Union européenne dès son indépendance au début des années 1990, à la scission des territoires composant la Yougoslavie. En 1996, le pays dépose sa candidature. Après de nombreux efforts économiques et démocratiques, le pays est déclaré « apte » avec des conditions suffisantes pour adhérer à l’UE. A noter que ce cas est assez rare. En effet, la plupart des pays de l’Est n’étaient pas prêts à entrer dans l’organisation car ils ne remplissaient pas les critères de Copenhague. La Slovénie était prête.
En 2003, est organisé un référendum pour l’appartenance à l’UE (et à l’OTAN). Le oui l’emporte avec près de 90% des voix ! La Slovénie fait son entrée dans l’UE le 1er janvier 2004.
En 2007, le pays accède à l’Espace Schengen et à l’Euro. En 3 ans, la Slovénie est un des rares pays européens à avoir intégré tous les aspects de l’Union européenne. Les Slovènes semblent reconnaître ce que leur a apporté l’Union européenne, notamment au niveau financier avec le développement rapide de leur économie.
La Slovénie a présidé le Conseil de l’UE une seule fois pour l’instant : de janvier à juin 2008. L’UE allait entrer alors dans une crise économique profonde. La Slovénie a misé sur l’élargissement de l’Union vers les Balkans et la mise en place du traité de Lisbonne qui venait d’entrer en vigueur.
Une revirement nationaliste
Bien que la Slovénie ait pleinement intégré l’UE, la menace populiste n’y a pas fait défaut. Lors des dernières élections législatives de juin 2018, la droite nationaliste de Janez Jansa a obtenu 25% des votes. La crise des migrants a marqué les Slovènes. Le pays est en effet sur la « route des Balkans », chemin qu’empruntaient les migrants et réfugiés pour accéder à d’autres pays de l’UE. Les populistes/nationalistes ont profité de cette brèche pour faire campagne.
Néanmoins, le parti n’ayant obtenu que 25%, il ne pouvait pas gouverner. Aucun autre parti n’a voulu s’allier. Par conséquent, c’est Marjan Sarec, leader du LMS (centre-gauche) qui est devenu chef du gouvernment en septembre 2018 en formant une coalition de 5 partis politiques.
Les populistes ne gouvernent donc pas mais il ne faut pas négliger qu’ils ont été élus en tête. De plus, Janez Jansa a été chef de gouvernement 2 fois entre 2004 et 2013. Condamné pour corruption en 2014. Malgré cela, il a été en tête des votes. L’extrême-droite en Slovénie était ancrée bien avant la crise des migrants sans pour autant être contre l’Europe.
Sondages
Les derniers sondages annoncent que le parti centriste LMS de l’actuel chef de gouvernement, Marjan Sarec, arrive en tête des intentions de votes, suivi par le parti SDS, affilié au Parti populaire européen (PPE, droite).
La députée slovène Violeta Tomič a été annoncée comme tête de liste du Parti transnational de la gauche européenne.
La Slovénie, comme beaucoup de pays européens, suit la tendance populiste. Qu’en adviendra-t-il le 26 mai 2019 ?
Wassila ZOUAG