Négociations US/UE : la France réticente

Depuis des décennies, l’UE et les Etats-Unis tentent d’établir une zone de libre-échange transatlantique. Ils n’y sont jamais parvenus.

TTIP ou TAFTA, vous avez forcément entendu l’un de ces deux noms qui correspondent au partenariat commercial transatlantique. Le but ultime a toujours été de mettre en place une zone de libre-échange et un grand marché commun.

L’hostilité amériaine

Bon nombre d’entre nous en ont surtout entendu parler durant les mandats de Barack Obama. Les négociations se sont intensifiées, les compromis privilégiés et les désaccords multipliés. Trop de temps, trop compliqué, les choses n’avançaient plus vraiment.

Tandis que l’UE n’affichait pas – pour changer – un avis tranché et unanime, les candidats Hillary Clinton et Donald Trump clamaient en 2016 pendant leur campagne leur hostilité au projet. Une fois élu, Trump a décidé de stopper les négociations. Les « guerres » commerciales américaines ont alors débuté : avec l’UE, avec la France et avec la Chine.

Début avril 2019, l’UE a décidé de reprendre les négociations pour un nouvel accord commercial US/UE afin d’éviter de cultiver les tensions. Les relations se dégèlent. Mais c’est sans compter sur la France.

La France calcule son coup

En effet, le gouvernement d’Emmanuel Macron a peur de voir resurgir le TTIP qui ne met pas en priorité les dangers climatiques et qui semble dépassé avec des priorités européennes et américaines radicalement différentes. Paris tenterait également de pénaliser les Etats-Unis de leur sortie des Accords de Paris sur le changement climatique.

La France a signifié sa défiance mais cela n’a pas suffi. Les autres Etats membres ont donné leur feu vert pour débuter les négociations.

Aujourd’hui 15 avril 2019, le Conseil des Ministres doit donner son accord officiel pour ouvrir les débats. Et seule la majorité qualifiée est nécessaire. Le veto de la France n’y changera rien. Peut-être que Paris s’y oppose pour se donner bonne conscience sur le climat, en période électorale.

En revanche, le vote final et l’adoption d’un texte commun devront compter toutes les voix. Et la France aura peut-être changé d’avis…

Wassila ZOUAG

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