Bolsonaro et les armes à feu : menace pour le Brésil

Deux jeunes hommes de 25 et 17 ans ont tué 7 personnes dans un lycée de la périphérie de Sao Paolo.

Les deux jeunes se sont rendus dans leur ancienne école où, armés d’un pistolet calibre 38, d’une machette, d’une arbalète et d’un arc et de flèches, ils ont assassiné cinq élèves et deux personnes de l’encadrement avant de se donner la mort.

C’est une histoire qui pourrait rappeler les tueries qui ont souvent lieu aux Etats-Unis et pourtant cela se passe à la périphérie de Sao Paolo au Brésil.

Jair Bolsonaro, président du pays a écrit sur Twitter: « Je présente mes condoléances aux familles des victimes de cet attentat inhumain (…), d’une monstruosité et d’une lâcheté sans pareilles. Que Dieu réconforte le cœur de tous ! »

La présidente du Parti des travailleurs (PT, gauche), Gleisi Hoffmann, a cependant critiqué les paroles du président Bolsonaro toujours via Twitter en affirmant que celles-ci «stimulent la violence». Elle dénonce également la volonté du président de vouloir libérer les armes.

Bolsonaro a, en effet, promis durant sa campagne de mettre un terme à « l’estatuto do desarmamento » (loi sur le désarmement) datant de 2003.

Un pays divisé sur le thème des armes à feu

Pour les pro-armes à feu, il n’y a guère débat. Tout comme l’a fait Bolsonaro durant sa campagne, ils s’appuient sur les quelque 60 000 homicides (dans l’immense majorité par arme à feu) qui ont lieu tous les ans dans le pays. Les alliés de la « bancada da bala » (le lobby des armes) affirment qu’interdire les armes n’a apporté aucune amélioration au quotidien des Brésiliens. Au contraire ceci fragiliserait les « citoyens de bien », incapables de se défendre avec un arsenal comparable à celui des malfrats.

La loi de 2003 n’a cependant pas pu être abrogée car, pour ce faire, il nécessite l’appui du Congrès et n’a pas les faveurs de la majorité de l’opinion. Le président a pu arriver à ses fins autrement : il a dû modifier par décret quelques paramètres de la législation existante relative à l’achat des armes, permettant de l’assouplir considérablement.

Le vice-président du Brésil, a cependant toute une autre lecture des faits. Selon lui, cette tragédie n’aurait comme seul coupable les jeux-vidéos. Il déclare: « J’ai des petits-enfants et je les vois souvent plonger dedans. Quand j’étais enfant, je jouais au ballon, au cerf-volant. Nous ne voyons plus ces choses-là ».

La situation dans le pays reste très tendue, cette tragédie n’a fait qu’accroître les différends entre partis politiques. La situation reste instable.

Natacha Da Rocha

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