Hier, mardi 2 juillet 2019, les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 se sont enfin mis d’accord sur les noms à proposer aux eurodéputés pour les plus hautes fonctions de l’Union.
Longues négociations, heures après heures, les dirigeants européens ont finalement fait leur choix : une parité, une femme présidente de la Commission et la fin du SpitzenKandidat. Reste à voir si les députés européens voteront en faveur de ces têtes d’affiche. Leur accord à la majorité simple est obligatoire pour nommer les futures dirigeants officiellement.

A la Commission
Ni Manfred Weber, soutenu par l’Allemagne, ni Frans Timmermans, soutenu par la France n’auront décroché la place tant désirée. Ursula von de Leyen remporte la mise. Actuelle ministre allemande de la Défense, c’est une proche d’Angela Merkel et une femme membre de la CDU (droite). Elle aura sans doute l’honneur d’être la première femme présidente de la Commission européenne.
Pour la seconder au niveau diplomatie, Josep Borrell, actuel ministre espagnol des Affaires étrangères, est proposé comme Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Il est membre du PSOE (parti socialiste espagnol).
Au Conseil
Celui qui succédera assurément à Donald Tusk est Charles Michel. L’ancien Premier ministre belge libéral prendra la tête du Conseil européen dès le 1er novembre. Dans son cas, pas besoin du vote ni de l’accord du Parlment européen, seuls les chefs d’Etat et de gouvernement décident.
A la BCE
Christine Lagarde, la Française qui dirige actuellement le Fonds monétaire international et dont le mandat arrive à terme, devrait prendre les rênes de la Banque centrale européenne. Ancienne ministre de l’Economie et des Finances sous Nicolas Sarkozy, elle n’aura aucun mal à diriger le monde de la banque.
Au Parlement européen
Aujourd’hui, les députés européens doivent voter pour élire leur président. Qui succédera à Antonio Tajani ? Le Bulgare Sergei Stanichev a été proposé par le Conseil, sans succès, la décision revenant aux députés européens. Qui pour présider l’éclectique Parlement ? 4 noms sont sur la table : l’Allemande des Verts Ska Keller, l’espagnole de gauche Sira Rego, l’italien socialiste David-Maria Sassoli ou l’euro sceptique tchèque Jan Zahradil. Vote aujourd’hui à suivre.
Un groupe très occidental mais féminin
On reproche souvent à l’UE de ne pas impliquer davantage les pays de l’Est. Ce n’est pas sur ce coup-là qu’on pourra démentir. Belge, Français, Allemand et Espagnol, cela correspond davantage à des profils très occidentaux. Les « petits pays » ne sont pas vraiment représentés.
La parité a toutefois été respectée avec la nomination de 2 femmes aux 2 gros postes de l’UE. Un pas de géant pour l’Europe et ses citoyennes.
Victoire des Français mais défaillance du moteur franco-allemand
Les Français ont réussi leur pari : l’abandon du système du SpitzenKandidat. Mais cela a compliqué les relations, déjà tendues, avec l’Allemagne, son allié européen. Les désaccords on été montrées au grand jour et il a fallu un sommet extraordinaire, une nuit blanche et une 3ème réunion pour enfin parvenir un accord. On a vu une Europe lente et fragile qui n’arrive pas à être fonctionner d’une seule voix.
Les dirigeants se sont mis difficilement d’accord pour proposer ces personnes. Encore faut-il que les députés européens, avec près de 100 eurosceptiques, les valident… Sinon il va falloir tout recommencer.
Wassila ZOUAG
Une réflexion sur “Les prochains dirigeants de l’UE ?”
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