Brexit : qu’est-ce que le « backstop » ?

La saga du Brexit continue de battre son plein. Depuis plus de 3 ans, les Britanniques se déchirent sur leur sortie de l’Union européenne. La semaine dernière encore, les Parlementaires ont voté une loi empêchant une sortie sans accord ET une demande de report à l’UE pour le 31 janvier 2020.

Boris Johnson, farouche pro-Brexit, est dans une position délicate. Il a vu son pouvoir diminuer mais a assuré qu’il ne demanderait pas un report. Il menace même de convoquer des élections générales mi-octobre, avant la date fatidique du 31 octobre. Son but ? Avoir une majorité solide pour voter l’accord négocié entre l’UE et le Royaume-Uni.

Les Parlementaires britanniques opposés à l’accord

Le problème est bien là : l’accord négocié. Il ne satisfait pas les Parlementaires qui se sentent lésés dans les négociations. Theresa May a pourtant eu bien du mal à négocier cet accord.

L’UE n’a jamais caché qu’en quittant un bloc à 28, le Royaume-Uni allait être la partie qui subirait le plus de dommages. L’UE perdra un contributeur net mais s’en sortira à 27. Le Royaume-Uni sera désormais seul.

L’accord négocié exclut l’île du marché intérieur et donc implique un retour à des frontières physiques entre le Royaume-Uni et les pays tiers notamment son seul voisin direct : l’Irlande (via l’Irlande du Nord, qui appartient au Royaume-Uni). Mais cette séparation entre les deux Irlande avec ce fameux « backstop » est la source des conflits.

Le backstop, ce filet de sécurité qui protège l’Histoire ?

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Le backstop a été proposé par l’équipe de Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit côté UE. Ce filet de sécurité serait le rétablissement d’une mini-frontière physique simplifiée entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande si aucune solution n’est trouvée entre l’UE et le Royaume-Uni d’ici fin 2020 pendant la période de transition.

Or, cette option n’a pas plu aux Parlementaires britanniques. Ces derniers considèrent que ce backstop empêcherait une vraie séparation avec l’UE et risque de diviser le Royaume-Uni avec une Irlande du Nord au statut différent des 3 autres régions de la Grande-Bretagne. L’Irlande du Nord devrait continuer à se conformer en effet à quelques règles de l’UE. Les MPs (Membres du Parlement britannique) craignent-ils ainsi que l’accord négocié mette fin au Royaume-Uni ?

D’autre part, les Européens ont deux craintes. La première est une fragilisation économique. Des milliers d’Irlandais traversent quotidiennement la frontière pour aller travailler. Des milliers de marchandises transitent entre les deux Irlande. Les économies seraient bien plus bouleversées au vu de la dépendance entre les deux zones. La seconde peur de l’UE est un retour des violences en Irlande. Après des décennies de conflits, l’accord de paix de 1998 pourrait être remis en cause. L’UE ne veut pas menacer cette paix.

L’UE pense protéger l’Irlande mais veut surtout se protéger coûte que coûte. Michel Barnier ainsi que les Vingt-Sept répètent que l’accord ne sera pas renégocié.

Les MPs sont bloqués. A quoi bon demander un nouveau report ? Ils rejettent donc cet accord négocié par peur d’une ingérence européenne. Mais ne devraient-ils pas faire en sorte qu’une frontière totale revienne rapidement avant l’installation d’un backstop fin 2020 ? Le no-deal approche et les Britanniques seront de toute façon les perdants.

Wassila ZOUAG

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