Comme un mauvais running gag. L’Espagne, enlisée dans une instabilité politiques depuis 2015, n’arrive pas à former un gouvernement durable. Effectivement, le 17 septembre dernier, Pedro Sanchez annonçait l’échec à s’entendre des partis et de nouvelles élections à venir le 10 novembre prochain. Dans toute l’Europe une question demeure : cette dernière tentative sera-t-elle la bonne ?
Rien n’y aura fait. Pas même les pourparlers de la dernière chance engagés par le Roi, Felipe VI en début de semaine dernière. Pedro Sanchez, actuel Premier Ministre a déclaré que l’Espagne « était vouée à [organiser] de nouvelles élections le 10 novembre prochain ». Une fatalité qui commence à agacer de l’autre côté des Pyrénées.
Le souverain cherchait en vain un responsable politique capable de réunir tous les partis à la Chambre des Députés. Mais il a été contraint de déclarer que finalement, aucun des candidats ne comptait les appuis nécessaire à la formation d’une majorité. Le 23 septembre était la date butoir avant laquelle le Parlement allait être dissout. Un seul recours possible, donc : les élections anticipées.
Ils auront tout essayé !
Pourtant, on ne peut pas dire que les responsables politiques n’auront pas tout essayé. Les tractations réalisées entre les partis ne se sont pas avérées aussi fructueuses qu’espéré. Le 23 juillet dernier, Pedro Sanchez (actuel Premier Ministre, chef du PSOE, à gauche) rencontrait les cadres de Unidos Podemos (extrême-gauche) et tentait un rapprochement. Ils semblaient même « sur le point de former un gouvernement de coalition », rapporte Le Monde. « Mais la décision du chef de file de la gauche radicale, Pablo Iglesias, de faire monter les enchères pour obtenir plus de pouvoir au sein du conseil des ministres, a provoqué l’échec du vote d’investiture au Parlement« , relate le journal.
Les libéraux de Ciudadanos avait néanmoins fait une une « offre de dernière minute » pour débloquer la situation et permettre l’investiture de Pedro Sanchez. Toutefois, cette proposition surprise n’aura servi à rien. En échange de son abstention lors du vote de l’investiture, le parti avait formulé une proposition « liée à trois conditions inacceptables pour les socialistes : renoncer au gouvernement régional de Navarre ; exclure, avant même le verdict, une grâce des indépendantistes catalans ; et se garder de toute hausse des impôts« , rapporte Le Figaro.
Coup de maître ou coup d’épée dans l’eau ?
Ces élections de la dernière chance permettront-elles à l’Espagne de retrouver la stabilité gouvernementale qui lui fait défaut depuis 4 ans ? Pas certain, dans la mesure où les instituts de sondages indiquent des résultats très similaires à ceux obtenus en avril dernier. On note tout de même une hausse importante des deux partis traditionnels (PSOE et PP) et une baisse significative chez les deux challengers d’extrême-gauche (Unidos Podemos) et du centre (Ciudadanos).
Mais celle qui fera véritablement la différence dans cet énième scrutin, c’est surtout l’abstention, dont le taux qui promet d’être élevé, reflète la lassitude des Espagnols à se déplacer aux urnes sans voir de résultats probants.
Stay tuned !
Chloé LOURENÇO