Vous connaissez surement le pionnier de l’aviation, le brésilien Alberto Santos-Dumont, cependant en 1903 à Paris c’est une autre personne qui fait parler d’elle: Aida de Acosta. Aujourd’hui son nom n’est peut être pas reconnu mais cette dame a été la première femme à piloter un dirigeable.
Un vol historique…
Née à Elberon une section de Long Beach dans le New Jersey, Aida de Acosta est la fille d’un marin d’origine cubaine Ricardo de Acosta et de Micaela Hernández de Alba descendante de la fameuse famille espagnole des Ducs de Alba. Son nom rentre dans l’histoire lorsqu’en voyage à Paris, alors âgée d’à peine 19 ans, elle fait la rencontre avec Alberto Santos-Dumont. A l’époque Dumont était la personnalité mondaine la plus renommée de Paris, il pilotait son dirigeable dans la ville pour aller manger au restaurant en le garant devant l’entrée le temps d’un repas.

Le 27 juin 1903 Santos-Dumont montre à Aida comment piloter son ballon dirigeable n°9 « Runabout », il voulait montrer au monde entier qu’une personne lambda avec un minimum d’entrainement serait capable de piloter. Trois seuls leçons suffirent à Aida de Acosta pour prendre la main et piloter.
Le 29 juin 1903 elle est désormais prête à piloter le dirigeable seule, Dumont l’accompagnera du sol sur son vélo pour donner de consignes (geste de la main droite pour tourner à droite et de la main gauche pour tourner à gauche. Un cercle signifie aller le plus vite possible) lors de son premier vol. Dumont choisit un événement important comme lieu d’atterrissage: le match de Polo qui avait lieu pas loin du bois de Boulogne. Cela va s’en dire l’arrivée du dirigeable conduit par la femme a éloigné l’attention du match, Aida et Alberto ont cependant profité de quelques minutes de jeu avant de repartir lui en vélo et elle avec son dirigeable.

…tombé dans l’oubli
La rumeur sur ce qu’il s’était passé au bois de Boulogne s’est vite répandue et les opinions contrastantes ont commencé à émerger, si d’un côté certains journalistes étaient fascinés par cette histoire les autres étaient tout simplement outrés, en effet selon les mœurs de l’ère victorienne le nom d’une femme ne devait apparaître dans les journée que lorsqu’elle était née, elle se mariait et elle mourrait.
Les parents de Aida n’ont pas apprécié non plus le vol que leur fille a pris le 29 juin, humiliés par les actions de leurs fille ils se sont fait promettre par Alberto Santos-Dumont de ne jamais révéler l’identité de leur fille comme celle de la femme qui pilotait le dirigeable ce jour-là. Faisant foi à sa promesse Dumont n’a jamais révélé l’identité de Aida, même dans son livre ou il parlait de son exploit, il s’est contenté d’une description. Pour éviter le chaos médiatique ses parents ont ordonné à la jeune femme le retour immédiat à New York. Elle ne volera plus jamais. Son exploit petit à petit oublié.
30 ans plus tard à un dîner organisé à New York, un jeune officier de la marine américaine raconte à son hôte de son rêve de conduire un dirgeable, celle-ci lui confie alors que c’est elle qui a piloté le dirigeable n°9 à Paris nombreuses années auparavant. Son hôte était Aida de Acosta.
Natacha Da Rocha