Covid-19 : l’Italie placée sous cloche

Après le décès de 4 personnes et plus d’une centaine de cas de coronavirus recensés en Italie du Nord, le gouvernement italien a décidé de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et de la Vénétie, afin de freiner l’épidémie. Des mesures radicales qui ressemblent à celles prises par la Chine quelques semaines plus tôt.

Un pays en quarantaine

Onze ville du nord de l’Italie se sont réveillées dimanche en quarantaine, avec interdiction d’entrer et de sortir, après la multiplication des cas de nouveau coronavirus, et les décès des premiers Européens sur le continent. Virus Paralysie, titre même le grand journal La Repubblica. Tous les médias communiquent sur les recommandations à prendre afin d’éviter la contagion. Le Premier Ministre, Giuseppe Conte a toutefois appelé à ne pas céder à la panique.

Interrogé sur la chaîne publique Rai Uno, il a notamment indiqué qu’il ne fallait pas « avoir peur du fait que le nombre de cas augmentera encore ». Deux foyers principaux ont été enregistré : autour de Codogno (Lombardie) et à Vo’Engano, près de Padoue en Vénétie. Un cordon sanitaire y a d’ailleurs été établi par l’armée dès lundi.

Impact sur la vie des Italiens

Dimanche, la Vénétie prenait au sérieux cette nouvelle menace, en décrétant l’interruption du célèbre Carnaval de Venise, qui devait se terminer mardi. Des manifestations sportives, comme des matchs de foot ont été annulées, les écoles et les musées resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. En revanche, bars et restaurants restent ouverts.

Le gouvernement a adopté un décret-loi très strict qui met à l’isolement onze villes, dont dix dans le périmètre de Codogno. « Ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », a annoncé Giuseppe Conte.

En Lombardie, dans la métropole de Milan, capitale économique italienne, écoles, universités, mais aussi musées, cinémas et théâtres dont la prestigieuse Scala seront fermés. Tous les bars baisseront le rideau de 18H00 à 6H00 du matin. Mais les services publics restent ouverts.Même la fashion week milanaise a été perturbée: le maestro Giorgio Armani, 85 ans, et la styliste Laura Biagiotti ont décidé de défiler dimanche portes closes et de retransmettre leurs présentations pour l’automne-hiver 2020 sur leurs sites web.

Les vivres, la principale préoccupation

La grande crainte des habitants est celle de manquer de vivres. Toute la journée, à Casalpusterlengo , des files se sont formées devant le supermarché Lidl, l’un des seuls ouverts. Le patient 1 pour la Lombardie est un homme de 38 ans, Mattia, cadre de la multinationale anglo-néerlandaise Unilever qui a un site important près de Codogno, à Casalpusterlengo, où 120 des salariés sur 160 ont été testés. Sa contamination reste un mystère: il est exclu qu’il ait été contaminé par l’un de ses amis revenu de Chine en janvier, car celui-ci, « sur la base des tests effectués, n’a pas développé les anticorps », selon le ministère de la Santé.

L’OMS reconnaît que « la hausse rapide des cas enregistrés en Italie depuis deux jours est inquiétante », selon un porte-parole. Il faut maintenant attendre et voir comment vont réagir les habitants des zones concernées.

Chloé LOURENCO

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