La course au numérique de l’UE

Le 19 février dernier, la Commission européenne dévoilait les grandes lignes de sa stratégie afin de rester dans la course au numérique. L’exploitation des données et l’intelligence artificielle restent au cœur du programme de la Commission présidée par Ursula Von der Leyen. Explications.

Margrethe Vestager, la très célèbre Vice-présidente au Numérique de la Commission européenne, est à l’origine de la nouvelle stratégie en la matière. En mettant l’accent sur ce secteur porteur, le but est simple : rester dans une course mondiale au numérique chaque fois plus prenante et challengeante.

Ursula Von der Leyen expliquait, mercredi 19 février dernier, qu’elle souhaitait se concentrer sur deux aspects particulièrement importants : le partage de données et l’IA. L’objectif ? Ne pas se faire devancer par les géants américains et chinois, et ainsi, préserver la souveraineté européenne en matière de technologie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’UE ne chômera pas. Entre la cybersécurité, les médias, la démocratie et la formation, elle a bien du pain sur la planche.

IA & RGPD

Instauré il y a bientôt 2 ans, le RGPD ou règlement européen pour la protection des données, est un succès, et a prouvé que l’UE pouvait mettre en place des standards de référence internationale. Mais la Commission compte bien aller plus loin. Effectivement, pour l’instant les données générées sur le sol européen, sont majoritairement stockées par des entreprises américaines ou chinoises. Le plus urgent est donc de créer un cloud européen, en mutualisant des structures existantes. Par ce biais, l’UE entend devenir indépendante des deux géants mondiaux et par conséquent, protéger les données de ses concitoyens au maximum.

L’IA représente le deuxième chantier de la Commission européenne en matière de numérique. Un domaine où « le potentiel est immense, allant de l’optimisation de la consommation d’énergie, à la sécurité dans les transports ou aux diagnostics précoces e traitement médicaux » précise Le Figaro. Même si l’UE n’a pas encore su faire naître son Google, son Amazon ou son Facebook, elle sait qu’elle reste un des principaux foyers économique et industriel au monde. Et elle compte bien en tirer profit.

D’ailleurs, Ursula Von der Leyen a d’ailleurs estimé qu’avec 25% de robots industriels produits en Europe, l’UE avait déjà entamé la bataille de l’IA. Cependant, elle sait qu’elle ne pourra pas se permettre de rater le virage de l’IA, tel Kodak et les appareils photos numériques. Son destin et son indépendance en dépendent.

Par l’intermédiaire de Margrethe Vestager, la Présidente de la Commission a rappelé que les systèmes de l’IA devraient être transparents, traçables et garantir un contrôle humain pour tous les domaines jugés à haut risque ». « Je tiens à ce que cette Europe numérique reflète le meilleur de notre continent : l’ouverture, l’équité, la diversité, la démocratie et la confiance » a-t-elle déclaré.

Pour financer l’ensemble de ses projets, l’UE annonce disposer de 2 milliards d’euros, et compte sur la participation des Etats et de fonds d’investissement privés.

Chloé LOURENÇO

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