Le 24 mars 2020, les ministres des affaires européennes ont marqué leur accord politique sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Albanie et la République de Macédoine du Nord.
La crise face à la pandemie
Depuis février l’Europe fait face à une importante crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. L’Europe est aujourd’hui la région du monde la plus touchée. L’épidémie progresse partout, Les morts se comptent par milliers en Italie, en Espagne et en France.depuis plusieurs semaines désormais les populations sont confinées, astreintes à des mesures draconiennes, sans précédent dans l’histoire récente.Les frontières extérieures comme les frontières intérieures de l’Europe sont fermées, bouclées, verrouillées. Les économies européennes sont en cours d’écroulement, tandis que de gigantesques vagues de faillites, de licenciements, de chômage se profilent à l’horizon.
L’UE a été fortement critiquée par son manque d’aide aux pays membres pendant cette crise, l’Italie par exemple a pu compter sur l’aide de médecins chinois, cubains et albanais ce qui a poussé la population italienne à souligner le manque de soutien de ses voisins européens et renforcer les discours nationalistes.
Des négociations malgré le confinement
Les négociations d’adhésion de deux petits pays des Balkans, la Macédoine du Nord et l’Albanie, ont été remis sur les rails après avoir été bloquées par la France, les Pays-Bas et l’Espagne qui s’interrogeaient sur cette opportunité.
Les vingt-sept ministres des Affaires européennes ont accepté d’ouvrir les négociations d’adhésion avec la Macédoine du nord et avec l’Albanie, avec des conditions préalables pour Tirana. le commissaire en charge de l’élargissement, Oliver Varhelyi a commenté sur Twitter la nouvelle ainsi: «Je félicite de tout coeur ces deux pays. Cela envoie également un message fort et clair aux Balkans occidentaux: votre avenir est dans l’Union européenne».
La route est cependant encore difficile et incertaine pour l’Albanie, car l’Allemagne et les Pays-Bas ont exigé de Tirana des réformes à accomplir avant l’ouverture formelle des négociations: elle doit adopter une réforme électorale, assurer un financement transparent des partis politiques et des campagnes électorales. En outre elle devra poursuivre la mise en oeuvre de la réforme judiciaire, notamment en assurant le fonctionnement de la Cour constitutionnelle et de la Haute Cour, et finaliser la mise en place des structures spécialisées dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, précise le projet d’accord. Ces réformes devront avoir été réalisées avant la conférence sur l’avenir de l’Europe qui lancera officiellement l’ouverture des négociations.
Beaucoup de questions se posent encore sur la faisabilité de ces négociations de part la situation particulière que vit l’Europe en ce moment et par l’état social dans lequel vivent ces deux pays rendent ses négociations difficiles dès le début.
Natacha Da Rocha