Souvent, quand on parle de l’Europe en France, on entend dire que « c’est compliqué », qu’on y comprend rien et que de toute façon « c’est trop loin de nous pour nous intéresser ». Vraiment ? La Maison de l’Europe en Bourgogne-Franche-Comté a fait le pari inverse : proposer à des lycéens de la région d’endosser le costume de député européen le temps d’une journée et de mettre « les mains dans le cambouis » pour de bon. Retour sur une expérience qui a fait ses preuves.
Cultivons l’Europe
L’aventure des simulations commence en 2012, en partenariat avec le campus de Sciences Po Paris à Dijon. Avec le soutien de la Commission européenne, les deux établissements se lancent dans le projet « Cultivons l’Europe au lycée » qui vise à renforcer les connaissances sur l’UE sur le territoire bourguignon. Quelques lycées répondent à l’appel, dont le lycée Raoul Follereau de Nevers, qui n’hésitera pas à faire la route jusqu’à Dijon pour y participer.
Le principe est simple : recréer pour une journée un Parlement européen, composé par les élèves. Un texte est proposé aux jeunes qui doivent travailler ensemble, répartis en groupe politique, comme dans le véritable hémicycle, pour l’amender, le modifier et enfin, l’adopter ou le rejeter.
Un exercice qui a fait ses preuves
Depuis la première édition de 2012, le projet est repris chaque année et a même été étendu. A présent, ce n’est plus une seule simulation qui a lieu, mais presque une dizaine, réalisées à Nevers, Dijon ou Besançon. Dès que les groupes d’élèves participants des lycées sont inscrits, la Maison de l’Europe en Bourgogne-Franche-Comté organise les différents groupes politiques, en fonction de la formation du Parlement réel. Puis, on assigne à chaque élève une nationalité et des caractéristiques précises, devant le guider pour endosser le costume plus facilement. Ces indications doivent aider le participant, mais ne sont pas nécessairement à prendre au pied de la lettre.
Il s’agit surtout d’éviter les incohérences qui pourraient avoir lieu (un député de la gauche radicale qui tomberait trop souvent d’accord avec son homologue du PPE, la droite européenne par exemple). La simulation cherche à recréer la réalité sans toutefois chercher à la copier.
Un exercice formateur
Devenir député européen, même le temps d’une journée, est un exercice très formateur. Effectivement, la journée se déroule toujours de la même façon. En arrivant, après un message d’introduction et une brève explication, les députés d’un jour doivent élire un président qui animera les débats. En amont, des candidats ont été désignés dans presque tous les établissements participants. Tour à tour, chacun vient défendre un programme et une vision de l’Europe, en accord avec la couleur de son groupe.
Si la matinée est en général consacrée à l’élection de ce président, l’après-midi quant à lui, est utilisé pour le travail en groupe et l’amendement du texte. Au sein de chaque groupe, les négociations -parfois âpres- s’engagent avec les représentants d’autres groupes afin d’aboutir à un accord. Puis vient le temps du débat de chaque amendement proposé et enfin le vote final.
Ainsi, le temps d’une journée, les élèves ont pu prendre la parole en public et comprendre de l’intérieur le mode de fonctionnement du Parlement européen. Ils auront pu, de plus, réfléchir sur la notion de citoyenneté européenne.
En 2020, plusieurs simulations du Parlement européen étaient programmées, tant à Dijon qu’à Besançon. Mais en raison de la pandémie de Covid-19, seule celle réalisée à Nevers fin février a pu avoir lieu. Nous vous proposons de revivre avec nous cette journée.
Rendez-vous en 2021 pour d’autres simulations !
Chloé LOURENÇO