Une Ecosse indépendante et européenne ?

Suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 1er janvier 2021, certains Ecossais n’ont pas tardé à faire entendre leur désir d’indépendance. Une nouvelle fois…

Ecosse et Angleterre : je t’aime moi non plus

Depuis « l’Union des Couronnes » en 1603 et la fusion des royaumes d’Angleterre et d’Ecosse, la relation entre Anglais et Ecossais a toujours été plus ou moins tendue.

L’Ecosse et les Ecossais ont toujours été profondément Européens et se sont toujours sentis proches de l’UE. Historiquement, les Anglais n’ont pas épargné les Ecossais, jusqu’à tuer certaines familles entières dans les Highlands.

Depuis un siècle, le gouvernement à Londres a souvent joué les funambules pour satisfaire les vœux de l’Ecosse. Malgré des hauts et des bas, les relations étaient cordiales et Londres a réussi à éviter les rebellions.

Londres a même accepté que les Ecossais puissent organiser un référendum sur la question de l’indépendance en 2014. A l’époque, 55,3% des suffrages exprimés (avec 84,5% de participation) étaient pour le « non ». Et en 2016, durant le référendum sur le Brexit, 62% des Ecossais avaient voté contre la sortie de l’UE. Et lors des 4 années de négociation, ils n’ont jamais caché leur appréhension de quitter l’Europe.

L’actualité en faveur des indépendantistes ?

Le Scottish National Party (SNP) n’a jamais caché son souhait de redevenir indépendant et de retourner dans l’UE si le Brexit venait à être effectif. Et dès l’annonce de l’accord de sortie entre l’UE et le Royaume-Uni, le SNP, en la personne de son leader Mme Nicola Sturgeon a tweeté à 00h01 le 1er janvier assurant que « l’Ecosse reviendra bientôt, Europe ». Message sans équivoque.

Le mécontentement général des Britanniques suite au Brexit permet au SNP d’accroître son influence sur les Ecossais, plus spécialement les pêcheurs qui sont, disons-le clairement, perdants avec le Brexit.

Le Covid-19 ne vient pas arranger les affaires de gouvernement central britannique. La gestion de l’épidémie, jugée médiocre par leurs concitoyens, met de l’huile sur le feu et fait les bonnes affaires des indépendantistes écossais. En revanche, la plupart des Ecossais si disaient satisfaits de la gestion du gouvernement local écossais.

Mi-décembre, selon un sondage de Savanta ComRes, 58% des Ecossais se prononçaient en faveur de l’indépendance vis-àvis du Royaume-Uni. Le SNP fait désormais tout pour avoir un deuxième référendum sur l’indépendance de la région.

Londres fait semblant de ne rien voir ni rien entendre. La covid est en effet la priorité et sert de belle excuse. Malheureusement, le Brexit vient déjà fragiliser le pouvoir et le poids du Royaume-Uni dans le monde et surtout son économie. Perdre une région comme l’Ecosse serait une catastrophe pour le Royaume-Uni.

Mais le SNP ne laissera pas passer l’occasion de retourner aux urnes et luttera jusqu’au bout. Et Londres pourrait céder…

Histoire à suivre.

Wassila ZOUAG

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