Les découvertes sur la Terre ne datent pas d’hier. L’un de ses secrets a été percé par Inge Lehmann. Ses recherches se concentraient sur le noyau de la Terre et elle a été la 1ère à montrer que le noyau terrestre était solide. Voyage au centre de la Terre avec la vie de cette femme méconnue.

Née en 1888 à Copenhague (Danemark), Inge Lehmann bénéficie d’une éducation peu fréquente à l’époque. Fille d’un psychologue, elle va dans un établissement qui ne sépare pas l’éducation des filles et des arçons (établissement fondé par une gemme, Hanna Adler).
Elle étudie pendant 3 ans à l’Université de Copenhague les matières scientifiques : mathématiques, astronomie, physique et chimie. Très bonne élève, ses résultats n’étonnent personne. Elle obtient ainsi l’opportunité d’étudier à Cambridge au Royaume-Uni en 1910. Malheureusement, un surmenage la conduira à revenir à Copenhague et travailler dans un bureau d’actuaire (spécialiste des calculs de statistiques et de probabilité). Finalement en 1918, elle reprend ses études à l’université de Copenhague.
Par la suite, elle devient assistante du géodésiste Niels Erik Nörlund et a pour mission de mettre en place des observatoires sismologiques au Danemark et au Groenland. Elle voyage pendant des mois dans le cadre de sa mission. Elle se découvre une passion et poursuit un doctorat en géodésie et sismologie. En 1928, elle obtient sa thèse.
C’est ainsi qu’elle devient directrice du département de sismologie à l’Institut royal danois de géodésie, un poste important et il était rare qu’une femme ait cette position à l’époque. Elle tente de coordonner les travaux des observatoires de sismologie à travers l’Europe et de maintenir une étroite coopération entre scientifiques.
En 1936, ses travaux l’amènent à montrer que le noyau liquide de la Terre (mis en évidence en 1912) doit contenir ce qu’elle appelle une « graine » solide. C’est notamment grâce aux sismogrammes qu’elle arrive à ces conclusions. La preuve « physique » étant difficile à monter à l’époque, il faut attendre 1971 pour que des calculs par ordinateur interprètent les ondes et donnent raison à Inge Lehmann.
Inge Lehmann prend sa retraite officielle en 1953 mais continue son travail de recherche aux Etats-Unis. Elle a reçu de nombres distinctions honorifiques pour tout son travail, notamment le Prix Gordon Wood (en 1960) et la Médaille d’or de la Société royale danoise des Sciences et des Lettres (en 1965). Elle a toujours vécu seule, ne s’est jamais mariée et n’a jamais eu d’enfants. Elle meurt en 1993 à l’âge de 104 ans (presque 105 !).
Ses travaux contribueront également à développer la théorie de la tectonique des plaques. Son nom sera donné à la « discontinuité de Lehmann) qui marque l’interface entre le noyau liquide et le noyau solide de notre planète. Rien que ça !
Wassila ZOUAG