Depuis vendredi dernier le Portugal est devenue le quatrième pays européen, après le Benelux, à légaliser l’euthanasie.
Vendredi 29 janvier une décision historique a eu lieu dans le pays lusitain lorsque le Parlement portugais a adopté avec 136 voix pour, 78 voix contre et 4 abstentions une loi autorisant « la mort médicalement assistée », le Portugal sera ainsi le quatrième pays de l’UE après la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, à légaliser l’euthanasie. Cette large majorité a été possible aussi grâce au Parti socialiste, qui avait donné une liberté de vote à ses députés, les autres voix arrivent de certains députés du Parti social-démocrate (centre droit) parmi lesquels Rui Rio, le leader de l’opposition de droite, le Bloc de gauche (extrême gauche) ou encore le parti animalier PAN.
Le texte de loi prévoit que seuls les Portugais majeurs, vivant sur le territoire du pays et se trouvant « dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles » ou atteints « d’une maladie incurable », pourront avoir recours au suicide assisté. La demande du malade en fin de vie doit être validée par plusieurs médecins, ainsi qu’un psychiatre lorsqu’il y a des doutes sur la capacité de la personne à faire un choix « libre et éclairé ». Le moment venu, le médecin du patient devra s’assurer une dernière fois de sa volonté de mettre fin à ses jours, en présence de témoins. La mort assistée pourra être pratiquée dans des établissements du service national de santé, ou tout autre lieu « choisi par le patient » dès lors qu’il disposera « des conditions cliniques et de confort adéquates ».
La loi pas encore promulguée va être envoyée au président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, à peine réélu président, qui aura trois choix:
-pourra ensuite promulguer la loi
-la soumettre à l’analyse de la Cour constitutionnelle
-opposer son veto
Marcelo Rebelo De Sousa n’a jamais pris position ouvertement sur le sujet mais il est connu pour être un fervent catholique et son choix pourrait donc être influencé par la position de l’église catholique qui a aussitôt réagi à la nouvelle en exprimant son « indignation face à une loi qui représente un « recul sans précédent ».
Il ne nous reste plus qu’attendre la décision du président portugais.
Natacha Da Rocha