Après 7 mois de voyage, le robot Perseverance s’est posé sur Mars sans encombre. Envoyé par l’agence spatiale américaine, la NASA, son atterrissage était le moment le plus périlleux de son périple. Quel est son objectif à présent ? Trouver des preuves de vie sur la planète rouge et revenir sur Terre. D’ici 10 ans.
Scènes de liesse
Perseverance, le robot de la Nasa, s’est posé sur la planète rouge, jeudi 18 février, après sept mois de voyage et « sept minutes de terreur« , comme est surnommée la manœuvre périlleuse précédant son atterrissage. Le cratère Jezero, lieu choisi pour son atterrissage, était le site le plus dangereux jamais tenté. Effectivement, il aurait suffit que Perseverance heurte un rocher martien pour s’écrouler et réduire à néant tous les efforts des ingénieurs de la NASA. A son arrivée sur Mars, les cris de joie ont retenti dans la salle de contrôle – un peu moins peuplée qu’à l’accoutumée en raison des mesures sanitaires.
« Chaque fois que nous atterrissons, nous avons deux plans, un que nous voulons réaliser, et un deuxième qui est juste ici« , a déclaré Thomas Zurbuchen, administrateur associé pour la science de la Nasa en montrant un paquet de feuilles de papier, « et voilà ce qu’on a fait du plan non prévu« , a-t-il dit en déchirant ces feuilles. Thomas Zurbuchen a par ailleurs expliqué avoir été submergé par l’émotion après l’arrivée sans encombre du robot sur Mars. Il a ensuite reçu un appel de Joe Biden.
Trouver des traces de vie ancienne
Ce rover doit répondre à une unique question: la viea-t-elle un jour existé ailleurs que sur Terre ? La mission de l’agence spatiale américaine a comme but explicite de trouver des traces de vie ancienne sur la planète rouge, en collectant pendant plusieurs années jusqu’à une trentaine d’échantillons de roche. Mais avant cela, il devra déployer un bras robotique et réussir à faire voler un petit hélicoptère dans l’atmosphère martienne, qui est cent fois moins dense que celle de notre bonne vieille Terre. Cela devrait permettre de savoir si de l’oxygène y est produit.
Le petit robot est un bijou de technologie. Conçu en Californie, il pèse -tout de même- une tonne et est équipé d’un bras de plus de 2 mètres, ainsi que de 19 caméras. L’une d’entre elle et pas des moindres, le SuperCam, a été créée en France, à Toulouse. Cette caméra superpuissance doit permettre d’étudier la roche martienne dans ses moindres détails avec un rayon laser et un micro. Les scientifiques de la Cité de l’espace étaient donc également soulagés de savoir que Perseverance était bien arrivé à bon port !
Mars comme nouvel horizon ?
Mieux connaître la planète rouge, y chercher des traces de vie, afficher ses ambitions géopolitiques… Mars est la destination de toutes les puissances spatiales, en ce début d’année 2021, avec une idée fixe dans de nombreuses têtes : préparer une mission habitée. La mission américaine n’était d’ailleurs pas la première à atteindre Mars en ce mois de février. Elle fait suite à celle des Emirats arabes unis et de la Chine. Toutes trois ont profité de la fenêtre de lancement idéale, c’est-à-dire lorsque les deux planètes sont les plus proches, ce qui n’arrive qu’une fois tous les 26 mois !
Première sur place, la sonde émiratie Hope s’est placée en orbite mardi 9 février, pour étudier le climat martien. « Elle va mesurer la température, observer les poussières, les nuages et aussi bien la basse que la haute atmosphère », liste François Forget, chercheur au CNRS. « Jusqu’ici, les sondes regardaient Mars de très près. Hope a une orbite différente, plus éloignée, qui va permettre d’avoir une vue d’ensemble et de mieux comprendre le climat martien » poursuit-il. Perseverance, de son côté, doit étudier le sol de la planète rouge. La mission chinoise quant à elle, est extrêmement ambitieuse, puisqu’elle espère faire en une fois ce que les Américains ont fait en plusieurs. mettre une sonde en orbite autour de la planète (objectif atteint mercredi 10 février), y poser un atterrisseur et y déployer un rover pour étudier les sols. Ces deux dernières étapes auront lieu vers le mois de mai, le temps pour la Chine de cartographier Mars.
Explorer Mars, en savoir plus sur cette planète sera probablement intéressant et fortement grisant. Elon Musk réfléchit même déjà à la façon dont l’être humain pourrait un jour coloniser Mars -ce qui n’est pas de la science-fiction dans son esprit ! Il faut cependant se rappeler que la conquête martienne coûtera très cher, probablement 2 à 3 fois plus que le programme Apollo qui avait permis d’arriver sur la Lune. L’humanité en sera-t-elle capable ?
Chloé LOURENÇO