Top 5 des livres à lire pendant le confinement

En ces temps de confinement, profitons du temps et de l’ouverture des librairies pour nous consacrer à la lecture. Exit les bestsellers français, plongeons nous dans les chefs d’œuvre de la littérature européenne. Sélection.

Huis-clos italien

On pourrait difficilement évoquer la littérature italienne sans Moravia et son premier roman, Les Indifférents. Cinq personnages d’un huis-clos, liés par des rapports complexes : une mère, Maria-Grazia, veuve égoïste , ancienne maîtresse de Léo qui veut à tout prix le reconquérir et mère de Carla et Michel ; Léo, un homme d’affaires qui veut épouser Carla ; Michel, qui cherche à s’imposer en vain comme l’homme de la maison et veut rompre avec son quotidien qui le dégoûte ; Lisa, une amie de la famille. Un tableau corrosif de la bourgeoisie décadente du milieu du XXème siècle qui a révélé le romancier comme l’un des plus grands de son siècle.

Echappée en Espagne

Prix Nadal en 1945, Nada de Carmen Laforet est à lire absolument : on suit Andréa, fraîchement débarquée à Barcelone pour suivre des études de Lettres. Logeant chez des parents à elle et désireuse de vivre, elle se heurte cependant vite à un quotidien étouffant entre une grand-mère sénile, un oncle artiste raté et une tante morbide. Pourtant, sa rencontre avec Ena, une amie de l’université, bouscule son désenchantement. Peinture de l’Espagne d’après-guerre, ce livre est d’un dépaysement merveilleux, une véritable invitation au voyage.

Allemagne et identité plurielle

On aurait tort de croire que la littérature allemande se limite à Goethe. Si le père du jeune Werther est également célèbre pour son Faust, de nombreux auteurs ont depuis été traduits en France. Sur la scène contemporaine, on retient Olga Grjasnowa, écrivaine d’origine azerbaïdjanaise mais de langue allemande, auteure du Russe aime les bouleaux, paru en 2014. Le roman décrit la quête d’identité d’une jeune femme, Mascha, aux prises entre les souvenirs de son enfance en Azerbaïdjan, sa vie en Allemagne, et son identité juive qui la conduit en Israël après la mort de son petit ami, Elias. Mêlant une diversité de cultures et de traditions, l’œuvre de Grjasnowa nous interroge sur la notion d’identité et de « Heimat » , terme difficile à traduire, désignant à la fois notre lieu d’origine et l’endroit où l’on se sent bien, un lieu que Mascha peine à trouver. Un beau roman, qui a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation cinématographique en Allemagne. Affaire à suivre…

Littérature nordique

Assez méconnue chez nous et pourtant ! Bien sûr, on connaît Millenium ou les contes d’Andersen mais la littérature scandinave regorge de pépites ! En théâtre, par exemple, c’est le moment de (re)découvrir Ibsen, dont les pièces sont disponibles dans un volume de la Pléiade. Mention spéciale pour Une maison de poupée,critique acerbe de la condition des femmes au XIXème siècle. L’héroïne, Nora, surnommée « l’alouette » par son mari, est réduite à un statut de mère au foyer sans pouvoir s’affirmer réellement. Ecrite en 1879, la pièce d’une incroyable modernité nous interroge toujours sur la place de l’égalité hommes-femmes devant le mariage.

Et si on lisait en allemand ?

L’occasion est trop belle ! Rückkehr nach Polen (Retour en Pologne) d’Emilia Smechowski, paru en 2019, est l’opportunité idéale pour se remettre à l’allemand. Il s’agit d’un récit sur la Pologne d’aujourd’hui, pays d’origine de l’auteur, dans lequel elle est revenue vivre un an avec sa fille pour mieux saisir les problèmes et les mentalités contemporains du pays. Le livre, découpé en courts chapitres consacrés à une expérience ou un thème particuliers, permettront aisément à un lecteur apprenant d’améliorer son lexique. Selon toute vraisemblance, l’ouvrage est accessible à partir du niveau B2.

MV CAMBRAY, rédactrice chez notre partenaire Courrier d’Europe

Publicité