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Mardi 18 janvier dernier, Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen. Succédant au défunt David Sassoli, elle assurait l’intérim depuis quelques mois déjà. Portrait de cette dirigeante conservatrice qui fait beaucoup parler, notamment sur ces positions contre l’avortement.
Née le 18 janvier 1979, Roberta Metsola est originaire de Malte. Après des études de droit et un doctorat obtenu à l’Université de Malta, elle intègre le Collège d’Europe en 2004. Son investissement dans l’Europe et plus particulièrement dans l’Union européenne débuté. Secrétaire générale des Etudiants démocrates européens, elle devient attachée chargée de la Justice et des Affaires intérieures auprès de la représentation permanente de Malte auprès de l’Union européenne à Bruxelles de 2004 à 2012. Ensuite, elle travaille pour la diplomatie européenne au Service européen d’action extérieure (SEAE) pendant un an.

S’en suit alors un parcours plus approfondi dans la politique. Après plusieurs échecs, elle devient députée européenne en 2013, dans le groupe de droite – Parti populaire européen (PPE). Sa carrière dans les institutions européennes démarre.
Présidente intérimaire depuis quelques mois
Le 20 octobre 2020, Roberta Metsola succède à Mairead McGuiness en tant que vice-présidente du Parlement européen, sous la présidence du socialiste David Sassoli. Cette position est prometteuse. En effet, les conservateurs et les socialistes se sont accordés sur une alternance à la tête du Parlement européen. Le mandant de David Sassoli arrivant à son terme au bout de 2 ans et demi, le leader du PPE était pratiquement assuré de prendre la tête de l’institution. En tant que vice-présidente, Roberta Metsola était en pole position.
David Sassoli, malade, s’est mis en retrait sur les derniers mois de 2021. Roberta Metsola a pris le relais, en intérim. Sa nomination, mardi dernier et jour de son anniversaire, n’était qu’une simple formalité. Elle devient alors la 3ème femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Elle est la première femme maltaise à une présidence d’une institution européenne.
Controverse sur l’avortement
Roberta Metsola est assez peu impliquée dans la vie politique maltaise. Ayant fait ses études et son parcours professionnel à Bruxelles, elle n’a jamais eu de position au niveau national maltais. Néanmoins, elle a appelé à la démission de Joseph Muscat, Premier ministre maltais, lors de l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia.
Ce qui a fait jaser, en revanche, c’est son positionnement contre l’avortement et son abstention sur les violences contre les femmes. Curieux lorsqu’on prend la tête d’une institution œuvrant, entre autres, pour le droit des femmes et qu’on succède à ce poste à la grande Simone Veil, grande défenseure de l’IVG et de l’égalité entre les sexes. Paradoxalement, elle défend les droits LGBT+.
Roberta Metsola a assuré vouloir présider au nom de l’institution et ne pas mêler ses convictions personnelles dans son rôle de présidente du Parlement européen. L’avenir nous le dira. Il est bien dommage qu’une femme prenant fonction sur un aussi haut poste crée une telle polémique.
Wassila ZOUAG