La Charte européenne des langues régionales a fêté ses 30 ans !

Le 5 novembre 1992, 11 Etats membres du Conseil de l’Europe, convaincus de la nécessité de préserver et de développer les traditions et richesses culturelles de l’Europe, signaient la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Elle a fêté le 5 novembre 2022 ses 30 ans !

L’objectif de la Charte ? Préserver le patrimoine linguistique de l’Europe !

Entrée en vigueur en 1998, la Charte des langues régionales est une initiative du Conseil de l’Europe. Parmi les objectifs de l’organisation intergouvernementale qui rassemble aujourd’hui 47 pays européens (dont les 27 membres de l’UE), figure la protection et la promotion de la richesse culturelle de l’Europe.

Le texte, signé le 5 novembre 1992, vise notamment à mettre fin au processus de déclin des langues régionales et minoritaires. Celles-ci sont définies dès l’article 1 comme étant des langues « pratiquées traditionnellement sur un territoire d’un Etat par des ressortissants de cet Etat qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population ; et qui sont différentes de la ou des langue(s) officielle(s) de cet Etat ». Les dialectes ou les langues des personnes immigrées au sein de cet Etat sont donc exclues de cette définition. En outre, la Charte s’applique aux langues régionales « dans leur intégralité » (forme dialectale ou standard) et ne concerne pas les langues qui ont disparu.

Ce traité est le seul au monde qui vise à protéger et à promouvoir les langues régionales et les langues des minorités nationales. A ce jour, 25 Etats membres du Conseil de l’Europe l’ont ratifié, dont 17 membres de l’UE. La France, de son côté, a signé ladite Charte en 1999, mais ne l’a toujours pas ratifiée. Dans l’Hexagone, la ratification ne cesse de faire débat, alors que la reconnaissance des langues régionales a pourtant été inscrite dans la Constitution en 2008.

Les Etats signataires s’engagent à reconnaître les langues comme expressions de la richesse culturelle. Ils doivent également s’engager à respecter leur aire géographique, à faciliter leur enseignement et à encourager leur utilisation dans la vie publique ou privée.

La Charte définit ensuite une série d’engagements auxquels les Etats peuvent souscrire s’ils le souhaitent dans les domaines de l’enseignement, des médias, de la justice ou encore de l’administration. Ces mesures ont pour but de favoriser l’emploi des langues régionales dans la vie publique.

La Charte s’applique à 80 langues régionales, 30 ans après sa création.

Un bilan très positif

Le Bureau du Comité d’experts de la Charte a publié une déclaration qui souligne l’impact positif de la Charte sur les locuteurs des langues régionales. Les recommandations adressées aux Etats sur les meilleures façons possibles de protéger ces langues ont permis à leurs locuteurs de faire part de leurs préoccupations et de leurs attentes aux autorités compétentes.

Certaines, menacées de disparition il y a quelques temps, ont connu par conséquent, un regain d’intérêt. « Elles font maintenant partie du tissu culturel et de la vie des communautés locales » explique le Bureau d’experts.

Toutefois, des progrès restent à faire : 21 Etats membres n’ont toujours pas ratifié la Charte alors que certains d’entre eux s’y étaient engagé dès leur adhésion au Conseil de l’Europe. Quant aux autres, ils sont encouragés à rester vigilants et à continuer à promouvoir la diversité linguistique.

« La participation de tous les Etats membres du Conseil de l’Europe reste indispensable pour garantir que les langues régionales et minoritaires continuent d’être sauvegardées, protégées et promues au sein de notre « maison commune » » a souligné le Bureau.

Chloé LOURENCO

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