
Le Parlement européen a organisé du 24 au 28 octobre, sa troisième édition de la semaine de l’égalité de genre. Experts et eurodéputés ont échangé sur la discrimination et l’intégration du genre au sein des réglementations européennes. L’Institut européen, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, a dévoilé son indice d’égalité de genre pour 2022. Il tire la sonnette d’alarme : les inégalités de genre gagnent du terrain en temps de crise et les groupes vulnérables sont les plus exposés. Parmi les pays plus égalitaires, on trouve la Suède, le Danemark et les Pays-Bas, même si, pour les deux premiers, « les progrès sont au point mort ». En revanche, la Grèce, la Hongrie et la Roumanie enregistrent les scores les plus bas.
La semaine de l’égalité a pour objectif de mettre en lumière les disparités entre les Etats membres. Les experts ont proposé de modifier les traités de l’Union européenne pour parvenir à une plus grande égalité de genre et notamment : utiliser l’éducation comme moyen de lutter contre les violences sexistes et poursuivre les négociations sur la directive de transparence salariale.
Les eurodéputés ont eu l’occasion de débattre de la stratégie européenne en matière de soins ainsi qu’aux droits des femmes en Afghanistan et sur le continent africain. De plus, ils ont discuté de l’intégration de la dimension de genre dans les politiques d’Union européenne. Malgré les crises, les pays de l’UE « doivent être sensibles à l’égalité entre les hommes et les femmes dans le cadre de leurs mesures budgétaires et politiques », rappelle Helena Dalli, Commissaire européenne à l’égalité.
Le 25 octobre a été présenté par deux parlementaires, l’avancement des négociations pour la directive sur la transparence salariale à la commission des droits des femmes. Les membres du Parlement européen défendent la position de celui-ci, concernant la communication obligatoire des données sur les revenus pour les entreprises de plus de 50 employés et non 250 comme avancé par le Conseil. Si les initiatives de la présidence Tchèque ont été saluées, « il faut insister sur la nécessité d’inclure la notion d’intersectionnalité et les personnes non binaires ». Le 26 octobre une audition a été organisée sur les manières de modifier les traités de l’Union pour y intégrer l’égalité de genre. La question de la révision de ces traités divise. Mme Monika Polzin, professeure à l’université des sciences économiques de Vienne (Autriche), trouve cela inutile ou délétère, elle estime qu’obliger les organes de l’UE à avoir une représentation égale en termes de genre « changerait fondamentalement la nature juridique de l’Europe ». Malgré un relatif consensus parmi les membres du Parlement, Mme Polzin a été accueillie par des critiques. Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne du Groupe des Verts (FR), a défendu le fait que, tant que certaines questions, telles que les droits sexuels et reproductifs, n’étaient pas incluses dans les traités, l’Union n’avait pas de compétences en la matière. Helmut Scholz, député Gauche unitaire européenne (DE), quant à lui, a rappelé que la révision des traités avait été demandée par les citoyens dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
Le dernier jour de cette semaine, une audition sur les exigences médicales de la reconnaissance légale du genre a eu lieu. 25 États membres permettent une reconnaissance juridique du genre, 16 d’entre eux exigent des personnes transgenres qu’elles passent d’abord par un diagnostic de santé mentale, et quatre les obligent à subir une stérilisation. Les différents intervenants ont plaidé pour des suivis médicaux et psychologiques adaptés à destination des enfants et adolescents transgenres.
Cette semaine de l’égalité de genre a permis au Parlement européen d’affirmer son point de vue sûr de nombreux sujets. Les thèmes qui ont été mis en lumière pour cette troisième édition, ont un caractère capital dans la recherche de l’égalité de genre en Europe.
L’Union européenne se veut de plus en plus égalitaire sur son territoire afin de devenir un exemple pour le reste du monde.
La Maison de l’Europe de Paris
