Pologne : Beata Szydło démissionne, Mateusz Morawiecki prend la tête du gouvernement

  La nouvelle est tombée au début du mois : Beata Szydło, jusqu’ici cheffe du gouvernement polonais, a annoncé sa démission, laissant succéder à son poste le ministre des Finances Mateusz Morawiecki, défenseur de l’État providence et ancien banquier. Les raisons du départ de Mme Szydło n’ont pas clairement été explicitées, si ce n’est que ce remaniement viserait à « faire face à de nouvelles tâches en politique étrangère et intérieure« .

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  Il est décrit comme « modéré » et souhaite faire revenir le calme après les nombreux débats tumultueux lancés par le parti au pouvoir en Pologne. Mateusz Morawiecki, jusqu’ici ministre des Finances, a donc succédé à la Première ministre polonaise, qui serait, d’après les rumeurs, partie du gouvernement en raison de son incapacité à coopérer avec Bruxelles – un manque de volonté si prononcé qu’il en a endommagé les relations diplomatiques entre Varsovie et l’UE et l’image même de la Pologne. En effet, les récentes polémiques liées aux réformes judiciaires et à l’accueil des réfugiés dans le pays semblent avoir eu – pour l’instant – raison de la carrière politique de Beata Szydło.

Un ex-banquier pour diriger le pays

  Fils d’un ancien dirigeant du syndicat Solidarnosc, passé par des études de droit et d’économie en Allemagne et en Suisse, ancien banquier et conseiller économique de Donald Tusk, Mateusz Morawiecki est surtout connu pour avoir donné un nouvel élan à l’économie polonaise, aujourd’hui particulièrement prospère.

  Sa carrière auprès de Donald Tusk, issu du parti de centre droit Plateforme-civique, avait d’ailleurs suscité les critiques des partisans de Droit et Justice (PiS), le parti au pouvoir depuis 2015 en Pologne. En ayant intégré le gouvernement il y a deux ans, d’abord en tant que ministre du Développement, Mateusz Morawiecki avait renoncé à son poste de président de la Bank Zachodni WBK. Jaroslaw Kaczynski, le dirigeant de PiS, l’a rapidement pris sous son aile, convaincu du potentiel de son collègue.

  Mateusz Morawiecki se positionne en faveur d’une « repolonisation » du secteur bancaire et d’une augmentation des investissements. Il mise également sur l’innovation, qui est selon lui le facteur clé pour une croissance soutenue. L’une de ses ambitions consiste notamment à faire de la Pologne « une puissance de hautes technologies, à l’horizon de 2030« .

Modéré, mais peu enclin à faire des compromis

  Si le nouveau chef du gouvernement a en partie été choisi ses positions plus modérées, c’est parce qu’il a émis des propositions intéressantes en matière de politique sociale. Abaissement de l’âge de départ à la retraite, allocations familiales pour les familles à partir du deuxième enfant, remboursement des médicaments pour les personnes âgées… Mateusz Morawiecki apparaît donc sur ce point comme un défenseur de l’État providence.

  Toutefois, l’ancien ministre des Finances paraît peu enclin à faire des concessions, notamment avec Bruxelles, à qui il a récemment lancé : « Nous faisons partie de l’Union européenne, mais nous voulons la transformer, la re-christianiser« . En outre, il a sévèrement condamné les dernières sanctions économiques infligées par la Commission européenne à Varsovie pour sa réforme très controversée de la justice polonaise. Interrogé sur l’éventuelle intention du pays d’intégrer la zone euro, Mateusz Morawiecki a estimé que cette question ne se posait pas pour l’instant au vu des « difficultés et obstacles » que la zone euro rencontrait depuis quelques temps. La Pologne ne risque donc pas pour le moment d’abandonner les zlotys.

Virginie CARDOSO

 

 

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