Relations tendues entre France et Italie

La rencontre du premier ministre italien Luigi Di Maio avec les gilets jaunes n’a pas plu au gouvernement français qui a rappelé le 8 février son ambassadeur en Italie « pour des consultations ».

Gilets jaunes et élections européennes au centre du litige

La dernière fois que la France a rappelé son ambassadeur en Italie c’était en 1940 et la déclaration de guerre de Mussolini. Cette fois le Quai d’Orsay avait dénonce les «déclarations outrancières» et les «attaques» sans «précédent» de la part de responsables italiens. Ce sont les deux hommes forts du pouvoir transalpin, victorieux dans les urnes en juin qui sont visés : le leader de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, et celui du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), Luigi Di Maio.

C’est la rencontre, hors cadre diplomatique, de ce dernier avec des gilets jaunes liés à la toute jeune liste RIC, en vue des européennes qui a été la goute qui a fait déborder le vase.  «Quand un ministre d’un gouvernement étranger se rend en France, la bienséance […], la diplomatie la plus élémentaire veut que l’on prévienne le gouvernement et que l’on dise que l’on s’y rend», a estimé Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement. Dans une lettre au quotidien Le Monde, Di Maio a fait profil bas tout en réaffirmant sa convergence avec les gilets jaunes.

Effectivement ma mobilisation des gilets jaunes peut être comparée à l’émergence d’il y a quelques années du M5S en Italie. C’est Emmanuel Macron même qui souligne comment le mouvement des gilets jaunes est l’équivalent français d’une dynamique mondiale qui a conduit les populistes au pouvoir en Italie aussi bien que Trump à la Maison Blanche ou le Royaume-Uni hors de l’UE.

La situation s’apaise mais les tensions restent

Vendredi 15 février, la ministre chargée des des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a annoncé que l’ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, serait de retour à Rome le jour même, elle explique, dans une interview sur RTL, également que « Le président de la République italienne, Monsieur Mattarella a appelé le président Macron, ils se sont parlés, ils ont dit ensemble à quel point l’amitié entre la France et l’Italie était importante, à quel point les deux pays ont besoin l’un de l’autre ». Enfin Nathalie Loiseau affirme « Nous avons aussi entendu des leaders politiques qui s’étaient laissés aller à des paroles ou à des comportements inamicaux ou franchement inacceptables montrer qu’ils le regrettaient. (…) Je crois que l’Italie a besoin de la France. Travaillons ensemble ».

Les mêmes signes de distension arrivent d’Emmanuel Macron même qui a invité Sergio Mattarella à effectuer une visite d’État en France « dans les prochains mois », comme l’indique l’Élysée. Cette invitation a été transmise par le même l’ambassadeur de France en Italie, reçu par le président italien, après son retour à Rome.

Tout est bien ce qui fini bien?

Natacha Da Rocha

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